Jean-Louis Bal a présenté le "Livre blanc des énergies renouvelables" qui constitue la feuille de route du SER jusqu'en 2020 et qui offre des projections jusqu'en 2030. Il contient 12 propositions d'actions concrètes afin de créer une filière énergétique plus forte en France. Une nécessité pour celui qui a qualifié de "destructrice" l'année 2011 dans le secteur photovoltaïque.
Dans le cadre de la campagne présidentielle et dans un contexte de crise économique et de raréfaction des ressources, le Syndicat des Energies Renouvelables (SER) a publié un «Livre blanc» afin d'interpeller les candidats. A cette occasion, le président du syndicat, Jean-Louis Bal, s'est exprimé sur la situation actuelle du secteur photovoltaïque en France : «L'année 2011 a été destructrice pour la filière photovoltaïque française avec une perte de 7.000 emplois sur 25.000». «On veut mettre un terme à l'instabilité du cadre juridique et tarifaire», a-t-il également déclaré, relevant au passage que le tarif en vigueur pour le premier semestre 2012 n'était pas encore connu mais qu'une baisse de 9,5 % était à craindre. Afin de reconstruire la filière, les industriels préconisent une modification de ce système de décroissance du tarif et une généralisation du photovoltaïque dans les règles d'urbanisme et de réglementation thermique. L'électricité photovoltaïque afficherait un coût inférieur au prix de l'électricité acheminée chez le client domestique à partir de 2016.
Le Grenelle de l'environnement fixait pour objectif d'atteindre en 2020 les 23 % d'énergies renouvelables. Le SER propose d'aller encore plus loin et d'arriver à 25 % à la même date. Puis de poursuivre l'effort jusqu'en 2030 afin d'atteindre 33 % d'énergies renouvelables dans la consommation finale. Le syndicat estime que 125.000 emplois pourraient être créés d'ici à 2020 et que la balance commerciale française pourrait connaître un solde positif de 3,4 Mrds €. De plus, le rejet de 20 millions de tonnes de CO2 serait évité.
Douze actions
Par ailleurs, le SER a dévoilé son livre blanc qui comporte deux parties : la première, «Stimuler la dynamique industrielle française face aux défis de la transition énergétique», dresse un bilan du développement des énergies renouvelables dans le monde ces dernières années et sur les enjeux économico-industriels qu'elles représentent pour la France. La deuxième partie du livre présente douze propositions d'actions afin de créer «une filière énergétique forte, créatrice d'emplois et de richesses naturelles», précise le SER.
Les douze actions proposées visent, en outre, à donner un nouveau souffle à l'éolien terrestre, à déployer des installations en mer (éoliennes offshore et hydroliennes), à reconstruire la filière photovoltaïque malmenée par le moratoire de décembre 2010, à profiter des atouts de l'hydroélectricité ou encore à amplifier l'essor de la chaleur renouvelable (biomasse, géothermie, solaire). Les souhaits du SER vont également vers un placement des énergies renouvelables au cœur du bâtiment et un combat contre la précarité énergétique. Enfin, le manifeste plaide pour une consolidation de l'industrie du secteur et une poussée vers l'international. Ces douze propositions se déclinent en 49 outils concrets.
- donner un nouveau souffle à l'éolien terrestre ;
- déployer l'éolien en mer et les énergies marines ;
- reconstruire la filière photovoltaïque ;
- profiter des atouts de la chaleur renouvelable ;
- amplifier l'essor de la chaleur renouvelable (biomasse, géothermie, solaire thermique) ;
- placer les énergies renouvelables au coeur du bâtiment et combattre la précarité énergétique ;
- créer de nouvelles filières industrielles ;
- exploiter tous les potentiels de la biomasse énergie ;
- faciliter l'accueil des énergies renouvelables sur les réseaux électriques ;
- atteindre l'autonomie énergétique dans les îles ;
- consolider l'industrie des énergies renouvelables ;
- mettre le cap sur l'international.