"La situation est grave et 2013 s'annonce comme une année très difficile, voire périlleuse", a affirmé, mercredi 23 janvier, Patrick Liébus, président de la Capeb. En effet, l'activité a marqué un recul de 1% en volume en 2012 et l'organisation table désormais sur une baisse de 3% et la destruction de 20.000 postes en 2013. Détails.
L'artisanat du bâtiment a bien trébuché en 2012. D'après une note de conjoncture, dévoilée ce mercredi 23 janvier, la Capeb constate un repli de -2,5% par rapport au 4e trimestre 2011 marqué par un recul de -4% dans le segment du neuf et -1,5% dans celui de l'entretien-amélioration. Rappelons que le secteur de la construction neuve a particulièrement souffert ces derniers mois, avec des mises en chantier qui se sont effondrées de -23,8 % entre septembre et novembre 2012 par rapport à la même période de l'année précédente.
La chute s'accélère
"La situation est donc grave. Le pays doit mieux considérer le secteur du bâtiment car nous voyons d'après la lecture de ces chiffres inquiétants du quatrième 2012 que la chute de notre activité s'accélère", estime Patrick Liébus, président de la Capeb. La fin d'année 2012 s'est donc illustrée par des chiffres à la baisse : en novembre, pour la première fois de l'année, le nombre de permis de construire déposés sur 12 mois cumulés est en recul de -1,4 %, souligne l'étude. De plus, l'entretien-amélioration voit également son activité régresser de -1,5 %. "Par ailleurs, la hausse du taux de TVA de 5,5 % à 7 % et la chute d'environ 25 % des transactions immobilières dans l'ancien en 2012 ont particulièrement marqué ce marché", rappelle le président de la Capeb.
Et l'ensemble des métiers affiche une baisse d'activité comprise entre - 1,5 % et - 4 %, la maçonnerie restant l'activité subissant le recul le plus important. Contrairement au troisième trimestre, les entreprises artisanales, comprises entre 10 et 20 salariés, enregistrent une dégradation de l'activité plus importante (-3 %) que les entreprises de moins de 10 salariés (- 2,5 %) au 4e trimestre.
Toutefois, la note conjoncturelle remarque une "lueur d'optimisme" dans les travaux d'amélioration de la performance énergétique des logements qui sont encore en croissance positive de +1 % au 4ème trimestre 2012. "Mais cette croissance ralentit fortement puisqu'elle était de +4,5 % au même trimestre de l'année précédente", ajoute l'étude.
"La baisse d'activité s'accompagne d'une détérioration des carnets de commandes au quatrième trimestre, tant dans la construction neuve qu'en entretien-amélioration mais dans des proportions différenciées", signale aussi la Capeb. En effet, près de 37 % des entreprises artisanales indiquent une baisse des carnets de commandes dans la construction neuve et 28 % en entretien-amélioration. L'ensemble des corps de métiers est concerné par cette dégradation. "Enfin, une tendance qui se confirme trimestre après trimestre, plus d'un quart des professionnels constatent une détérioration de leur trésorerie, poursuit Patrick Liébus. Par exemple, lors de notre manifestation à Paris, vendredi 18 janvier, des artisans m'ont confié, qu'ils avaient une visibilité sur leur trésorerie sur une durée de moins de trois mois ! C'est pour cette raison que nous avons interpellé récemment les banques."
"Les marchés publics, un vrai barrage"
"On ne voit pas non plus les marchés publics se déclarer, ils sont un vrai barrage, regrette également Patrick Liébus. De nouveau, des artisans en collaboration avec les Directions régionales des affaires culturelles (DRAC) m'ont fait, par exemple remonter, qu'aucun paiement n'a a été opéré par le ministère de la Culture en décembre 2012."
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