20 réhabilitations frugales en Auvergne Rhône Alpes réunies dans un ouvrage

 

Selon Franck Hulliard, président d'Archipel-Maison de l'Architecture Rhône-Alpes, "le maître-mot de la frugalité pourrait être 'ne plus construire'", lance-t-il, à l'occasion de la présentation du livre, jeudi 30 mars. Et de poursuivre : "L'objectif est de trouver comment réhabiliter tout en ménageant le territoire : penser au devenir des humains et non-humains". Même son de cloche avec Philippe Beaujon, architecte associé, Vurpas Architectes, venu présenter l'incubateur d'entreprises H7 à Lyon : "Il faut conserver le plus possible. Tout ce qui n'est pas à démolir, n'est pas à reconstruire".

 

"Faire avec le déjà là", c'est déjà de la frugalité"

Tour à tour, le livre parcourt des projets frugaux en sol, en énergie, en matériaux et en nouveaux processus. "Faire avec le déjà là", c'est déjà de la frugalité", note Nicolas Emin, chargé de mission chez Ville & Aménagement Durable, et co-auteur du livre. Dans la partie frugalité en sol, on découvre Curiox à Ugine en Savoie, une ancienne église du 20ème siècle transformée en centre d'art et de rencontres, mais aussi "Le Châtelard", une ferme du 17ème siècle restructurée en un théâtre et en médiathèque à Ferney Voltaire dans l'Ain. Le livre étonne aussi avec la surélévation d'un petit immeuble ancien visant à accueillir une maison de ville moderne à Clermont-Ferrand. Un projet singulier où l'architecte du projet Boris Bouchet affirme "qu'aucun patrimoine ne réunit les conditions suffisantes à sa démolition".

 

Préserver les bâtiments au maximum

 

Côté frugalité de matière, l'idée est de préserver les bâtiments au maximum à l'instar de la restructuration de vestiges du Moyen-âge avec extension pour l'aménagement d'une médiathèque à Montbonnot-Saint-Martin dans l'Isère. Quant à la frugalité d'énergie, elle se retrouve dans 5 projets, dont la rénovation d'une maison où le bois de l'ancienne charpente a été réemployée pour créer la structure d'une mezzanine et l'habillage mural. "Pour le reste, le sapin a été scié à quelques kilomètres ainsi que le châtaigner du parquet", explique un menuisier du projet.

 

Effort, intelligence collective, dialogue…

 

Si l'économie de matières, de ressources semblent se dégager de ces projets, une chose n'est pas à économiser, "c'est la matière grise", note Nicolas Ferro, ingénieur-architecte associé, Atelier 43. Pour ces défenseurs de l'architecture frugale, ces opérations demandent dialogue, intelligence collective, effort de comprendre le lieu, de s'adapter, d'accepter l'inattendu, car "nous continuons des projets, nous ne partons pas de zéro", conclut Philippe Beaujon, architecte associé, Vurpas Architectes.