Le World monuments fund (WMF, Fonds mondial pour les monuments) vient de publier sa liste des 100 sites, monuments et chefs d’œuvres de l’architecture menacés. Trois menaces principales ressortent de la liste : les conflits politiques, le développement industriel et urbain incontrôlé, et pour la première fois, le changement climatique.

«La liste 2008 montre clairement que l’activité humaine est devenue le plus grand de tous les dangers planant sur l’héritage culturel mondial,» dénonce le Fonds mondial des monuments. «Mais, tout comme nous avons engendré les dommages, nous avons le pouvoir de les réparer, en prenant au sérieux nos responsabilités en tant que gardiens de l’héritage culturel de la planète,» estime Bonnie Burnham, présidente de WMF.

Pour la première fois, des sites historiques à travers le monde sont directement menacés par le réchauffement climatique. Si la pollution est particulièrement néfaste pour les vieilles pierres, le développement incontrôlé de l’urbanisme est également une menace. En Irlande, le paysage sacré de Tara Hill est menacé par l’arrivée d’une autoroute ; aux Etats-Unis, la mythique Route 66 est très détériorée, et au Pérou, le site archéologique non protégé du Machu Pichu est détérioré par les milliers de véhicules circulent à proximité.

Le patrimoine, autre victime de la guerre
Parmi les sites menacés par le réchauffement climatique, le WMF note la Nouvelle-Orléans. La ville de Louisiane, dont une partie des quartiers historiques ont été ravagés en 2005 par le passage de l’ouragan Katrina et l’éclatement des digues. On trouve également à ce chapitre le célèbre camp de base «Scott’s Hut» sur la péninsule de Hut Point, dans l’Antarctique, laissée par l’expédition de Robert Scott s’était établie en 1901.
Les guerres et les conflits sont également des sources de menaces pour de nombreux sites culturels et archéologique, tels ceux d’Irak et d’Afghanistan, ou encore l’église de la Nativité de Bethléem, dans les Territoires palestiniens.

Héritages et traditions en péril
Le rapport du WMF pose également la question des traditions et héritages locaux, difficiles à maintenir dans un monde où «la culture contemporaine accorde une plus grande valeur à la modernité». Tel est le problème à Amber Town, en Inde, ville fortifiée en citadelle au 11e siècle, dont les vieux bâtiments sont fréquemment démolis, pour laisser place aux hôtels et boutiques qui accueillent chaque jour quelque 3.000 touristes.
Dans le même temps, des sites plus modernes sont eux aussi en danger, selon le WMF. En Chine, l’architecture du Shangaï des années 1920 à 1940 est menacé par les nouvelles phases de modernisation de la ville.

L’observatoire des monuments mondiaux, lancé en 1995, est une initiative de l’organisation à but non lucratif World monuments fund (WMF, fonds mondial pour les monuments). Fondé en 1965, le WMF récolte des fonds provenant de fondations, donateurs privés et sociétés afin de venir en aide aux sites menacés. La liste des 100 monuments et sites menacés est élaborée une année sur deux par un panel d’experts internationaux en architecture, archéologie, histoire de l’art et préservation des sites.

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