A quelques mois des élections régionales, l'Ordre des architectes d'Ile-de-France tire la sonnette d'alarme et s'empare une nouvelle fois de la question du logement. Il a donc décidé de contribuer en proposant 10 mesures susceptibles d'améliorer la situation.
Qui dit pénurie de foncier, dit souvent pénurie de logements. La région Ile-de-France souffre depuis longtemps de ces maux. L'Ordre des architectes d'Ile-de-France a donc dressé un état des lieux de la situation des habitations franciliennes.
Premier enseignement : les logements ne sont pas adaptés aux besoins de leurs occupants (usage, qualité spatiale, lumière, diversité des typologies...). Il pointe du doigt l'uniformisation de la conception des logements. Résultat : la surface des logements diminue et la qualité de la conception recule. Les architectes n'hésitent pas à tirer la sonnette d'alarme. Dans un communiqué, il déclare : "Ne reproduisons pas les erreurs commises dans les opérations des années 60/80, construites en masse et sans prise en compte du contexte, dont les pouvoirs publics et la société toute entière paient encore aujourd'hui le prix social et économique".
L'objectif de l'Ordre de l'Ile-de-France est de proposer des logements financièrement accessibles à tous, et adaptés aux modes de vie d'aujourd'hui.
Une liste de 10 mesures (voir dessous) sera remise aux décideurs franciliens. Des propositions qui arrivent à quelques mois des échéances électorales.
Pour rappel, l'Ile-de-France s'est fixée un objectif de 70.000 logements neufs par an (35.000 pour maintenir la population en place - 25.000 pour accueillir de nouvelles populations là où c'est le plus adapté - 10.000 pour l'effet "Grand Paris").
Découvrez les dix principales mesures imaginées par l'Ordre des architectes d'Ile-de-France
1 - Réaliser des études de capacité architecturales et urbaines en amont des opérations pour favoriser une densité urbaine maîtrisée et négociée.
2 - Optimiser le bâti existant. Encourager la réhabilitation, la transformation, l'extension, la surélévation et la mixité des programmes plutôt que la démolition.
3 - Favoriser une analyse spatialisée des PLU au cas par cas, pour permettre aux collectivités de valoriser un foncier rapidement disponible.
4- Bloquer la construction de lotissements en zone desservie (par les transports, les commerces, les services), et y favoriser une architecture plus dense en associant en amont les élus et les habitants.
5 - Utiliser la fiscalité pour équilibrer les offres de logements et de bureaux sur l'ensemble des territoires franciliens et mettre en place une gouvernance claire et coordonnée.
6 - Consolider les moyens et les actions des établissements publics fonciers pour redonner à la maîtrise d'ouvrage publique la capacité de construire des logements sociaux.
7 - Limiter le recours aux contrats globaux qui engendrent des surcoûts à long terme ou à défaut garantir les moyens et l'indépendance des concepteurs au service de la maîtrise d'ouvrage.
8 - Conditionner les dispositifs de défiscalisation à des critères simples de qualité pour le logement (localisation géographique, surfaces minimales, espaces complémentaires …).
9 - Promouvoir les concours pour garantir le choix du projet le mieux adapté au contexte. Généraliser et optimiser les concours dans les opérations d'intérêt public, que le maître d'ouvrage soit public ou privé.
10 - Exiger la possible évolutivité de l'habitat comme critère programmatique.