Alors que la crise touche de plein fouet le secteur du Bâtiment, les perspectives 2009 s'annoncent difficiles avec des suppressions d'emplois et tout particulièrement de la main d'œuvre intérimaire. Toutefois, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) s'est voulue rassurante comptant sur le plan de relance et le Grenelle de l'environnement pour amortir ce choc. Explications.
La crise frappe de plein fouet le secteur du Bâtiment et de l'immobilier. Concernant le segment de l'amélioration-entretien, l'activité affiche une baisse de 1,2% en volume au quatrième trimestre 2008 par rapport au même trimestre de 2007. Dans le neuf, les dépôts de permis de construire comme les ouvertures de chantier, sont en recul sur les douze derniers mois, ainsi que sur les trois derniers mois, dans le non-résidentiel comme dans le logement. Ainsi pour l'ensemble du non-résidentiel, les autorisations enregistrent un recul de 2,5% de décembre 2008 à février 2009 et les mises en chantier de -24,9% sur trois mois glissants, de décembre 2008 à février 2009. Dans le logement, les chiffres sont respectivement de -14,8% de décembre 2008 à février 2009 et de -22,1% de décembre 2008 à février 2009.
Une crainte justifiée
« L'ensemble de ces chiffres, ne laisse aucun doute. Le Bâtiment ne pourra éviter l'entrée dans la crise », explique Didier Ridoret, président de la FFB, avant d'ajouter que « dans les prochains mois, le Bâtiment connaîtra des conditions difficiles, probablement vers le milieu de cette année ». Par conséquent, la FFB, craint que 2009 ne se solde par un recul de l'emploi. Et cette inquiétude semble se confirmer, avec une perte de 1.000 emplois au quatrième trimestre 2008 par rapport à il y a un an, et une nouvelle baisse d'environ 11% de l'intérim sur la même période. Le recul attendu pour 2009 pourrait être moins élevé que celui prévu à fin 2008, à savoir de 25 à 30.000 emplois permanents, y compris l'intérim, pour atteindre environ 20.000 dont une large part d'intérimaires. « Face à ces difficultés, il faut saluer la volonté des pouvoirs publics de ne pas attendre et d'engager de manière significative un plan de relance qui fait la part belle à notre profession », ajoute Didier Ridoret.
Actions pour soutenir le bâtiment
« Mais toute action exige des moyens, de la volonté et du temps », souligne ce dernier, et « de la volonté, de la ténacité, il en faudra ! », commente-t-il. Et pour le président de la FFB, les moyens, sont au « rendez-vous » avec le plan de relance, la mise en place de l'Eco-Prêt à taux zéro (PTZ), l'ouverture du Pass-foncier au collectif, le doublement du PTZ, la pérennisation de la TVA à taux réduit… Toutefois la FFB redoute que toutes ces mesures n'arrivent que trop tardivement pour éviter les baisses d'effectifs.
Facteurs d'inquiétude
Le président de la FFB a évoqué d'autres points d'inquiétudes parmi lesquels les difficultés liées aux délais de paiement dont les accords dérogatoires n'ont toujours pas été validés, ni étendus. Autre facteur de préoccupation : l'assurance-crédit, avec notamment le problème de mise en application du CAP (complément d'assurance-crédit public). L'annonce par le premier ministre du « CAP plus » montre tout à la fois que les mesures précédentes étaient insuffisantes et que la volonté d'agir existe. « Nous seront très vigilants sur ce sujet », conclut Didier Ridoret.