La France compte engranger 40 des 315 milliards d'euros d'investissements issus du "plan Juncker" lancé au niveau européen pour soutenir des projets, a déclaré mercredi 29 juillet, le ministre français de l'Economie, Emmanuel Macron. Précisions.
Alors que la Banque européenne d'investissement (BEI) a signé, la semaine dernière, son premier accord de financement en fonds propres en France dans le cadre du plan d'investissement Juncker, sous la forme d'une prise de participation dans un fonds dédié aux énergies renouvelables, le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron vient estimer qu'"aller chercher 40 milliards d'euros de financement à l'horizon 2017, c'est cela l'objectif raisonnable compte tenu de ce que représente l'économie française dans l'économie européenne."
Effectivement, la BEI a pris un ticket de 50 millions d'euros dans Capernergie 3, un fonds géré par la société de capital investissement Omnes Capital, dont l'objectif du fonds est de lever 200 millions d'euros. La moitié de cet argent fait déjà l'objet d'engagements, dans le but de financer pour un milliard d'euros de projets dans les énergies renouvelables : éolien, solaire, biomasse, méthanisation.
D'ailleurs, le financement de projets d'énergies renouvelables de petite dimension a été conclu au mois de juillet 2015) dont le bénéficiaire est SaarLB, banque régionale franco-allemande). La banque, spécialisée dans le financement des PME et des projets d'énergies renouvelables en particulier, pourra accroître
ses financements et soutenir des projets risqués, indique l'Etat.
Montant de ce projet : 300 millions d'euros.
Pour rappel: les prêts aux PME et ETI pour l'innovation conclus en avril 2015 et la rénovation énergétique de logements en mai dernier ont été les priorités de l'Etat. A noter que les premiers projets sont la société d'économie mixte (SEM) "Energie posit'IF" en Ile-de-France, et le "Service Public de l'Efficacité Energétique" en Picardie. Montant du projet : 800 millions d'euros.
Trois objectifs
Pour atteindre les objectifs fixés du plan d'investissement pour l'Europe, il a été donc décidé de prévoir trois volets : mobiliser des investissements à hauteur d'au moins 315 milliards d'euros sur trois ans; soutenir les investissements dans l'économie réelle; et enfin créer un environnement propice aux investissements.S'agissant du premier volet, la mobilisation des investissements, le Fonds européen pour les investissements stratégiques (EFSI) constitue le moteur du plan d'investissement, a rappelé le Gouvernement. "Il est en train d'être mis en place sur la base d'un règlement proposé par la Commission européenne le 13 janvier 2015. Le défi de l'EFSI consiste à rompre le cercle vicieux du manque de confiance et du sous-investissement, et à utiliser les liquidités détenues par les établissements financiers, les entreprises et les particuliers à un moment où les ressources publiques se font rares", a commenté Matignon dans un communiqué. Pour rappel : l'EFSI est le principal instrument visant à mobiliser au moins 315 milliards d'euros d'investissement supplémentaire dans l'économie réelle au cours
des trois prochaines années. "Il financera des projets présentant un profil de risque plus élevé, maximisant ainsi l'impact des dépenses publiques et libérant l'investissement privé", a-t-il ajouté.
Deuxième volet, soutenir les investissements dans l'économie réelle. "Le plan soutiendra en particulier l'investissement stratégique, notamment dans le haut débit et les réseaux énergétiques, ainsi que dans les entreprises de moins de 3.000 salariés, indique l'Etat. Les financements seront orientés vers des projets viables disposant d'une véritable valeur ajoutée pour l'économie sociale de marché de l'Union Européenne."
Troisième et dernier volet : la création d'un environnement propice aux investissements. "Pour améliorer l'environnement des entreprises, le plan visera surtout à améliorer l'accès des PME aux capitaux et le financement de projets à long terme, grâce à de nouvelles mesures relatives au secteur financier."
Dès le lancement du plan d'investissement pour l'Europe, la France a transmis sa liste de travaux éligibles, soit 25 projets éligibles (lien) couvrant un large spectre de secteurs pour 48 milliards d'investissement estimés sur la période 2015-2017.
25 projets éligibles qui bénéficieront de subventions
Effectivement, après six mois d'examen de dossiers, la Commission européenne présidée par Jean-Claude Junker a annoncé en juin dernier la liste des 276 projets dont les 25 français qui bénéficieront de ses subventions, donnant en principe le feu vert à la réalisation de ces infrastructures.
Cette enveloppe de 1,76 milliard d'euros devrait logiquement assurer le démarrage voire la poursuite de projets d'envergure, comme le canal Seine-Nord Europe ou le tunnel ferroviaire Lyon-Turin; ou encore les chantiers de modernisation et d'extension du réseau ferré national, à l'image des travaux de développement des ports suivants Port Calais 2015, Le Havre, Rouen, Bordeaux, Nantes-Saint-Nazaire.
Au final, l'Etat français compte beaucoup sur le plan qui porte le nom du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, pour relancer la croissance, nous a-t-on indiqué en juin dernier à Bruxelles. Le thème de l'investissement sera à cet égard l'un des sujets majeurs de la rentrée, nous a-t-on fait savoir au cabinet d'Emmanuel Macron.