A Messine, des milliers de manifestants sont descendus dans la rue mercredi pour s'opposer au projet de pont suspendu promis par Silvio Berlusconi pour relier la Sicile au reste de l'Italie.

Des élus de gauche, des associations écologistes, des étudiants ont adhéré à la marche pour dire un "Non au pont", déclamé en chansons et reproduit sur des banderoles. Les opposants dénoncent notamment les risques pour l'environnement et un gâchis d'argent public. Une pétition circule pour demander que l'argent soit investi dans la rationalisation des transports en Sicile et en Calabre, notoirement défaillants.

Le pont fait partie des engagements de campagne du chef de gouvernement Silvio Berlusconi et sa construction, qui a pris un peu de retard, doit débuter fin 2005. "Nous ne voulons même pas que les travaux commencent", a déclaré le député et leader de petit parti des Verts italien Alfonso Pecoraro Scanio, en tête de la manifestation. "S'ils veulent un monument, M. Berlusconi n'a qu'à se construire une statue à ses frais à la villa Certosa", sa propriété de Sardaigne.

Le pont sur le détroit de Messine est un chantier estimé à environ 6 milliards d'euros. Une fois terminé, en principe en 2012, l'ouvrage sera le plus grand pont suspendu au monde avec une portée centrale de 3.360 mètres, à 64 mètres au-dessus de la mer, pour une longueur totale de 3.690 mètres. Le maître d'oeuvre devrait être désigné au printemps 2005 par la société publique Stretto di Messina. Trois consortiums ont été présélectionnés. Le premier autour du groupe allemand Strabag, associé au groupe français Bouygues et l'espagnol Dragados. Le deuxième est piloté par l'italien Astaldi et le troisième comprend l'italien Impregilo et le français Vinci.

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