Le jardin des Tuileries, au cœur de Paris, accueille cette année la dixième édition de Jardins, Jardin. Xavier Laureau, l'un des fondateurs de l'événement, revient sur dix ans d'échanges pour réconcilier la ville avec le végétal.
Batiactu : Jardins, Jardin fête cette année ses 10 ans dans le splendide cadre du jardin des Tuileries, à Paris. Pourtant, la première édition a eu lieu à l'hôtel de Bourbon Condé...
Xavier Laureau : En effet, Jardins, Jardin a commencé à Paris mais dans un jardin exploité par une école, laissé à l'abandon. Nous avons souhaité l'ouvrir, y exposer des œuvres végétales, avec l'idée de laisser une partie de ces valorisations à la fin de l'événement. Aujourd'hui, ce jardin en plein cœur de la ville met en valeur l'hôtel particulier auquel il appartient. Après le succès de la première édition, l'année suivante, le Louvre nous ouvrait ses portes dans le cadre des Rendez-vous au jardin.
Batiactu : Le lieu a changé mais pas l'objectif : réhabiliter le jardin urbain.
X.L. : En installant Jardins, Jardin aux Tuileries, nous avons voulu faire mieux profiter les Parisiens de ce poumon vert, le requalifier, lui donner plus d'usages. C'est plus généralement le but de notre événement : refaire du jardin urbain un lieu de vie, ce à quoi il est destiné. La simplicité avec laquelle l'on se retrouve autour du jardin est une forme de bien-être. En ville aussi, l'on veut partager ce bien-être, se faire plaisir, investir dans du beau et du bon.Batiactu : Quel rôle a joué Jardins, Jardin dans ce changement de mentalités ?
X.L. : Jardins, Jardin a permis de nouer une relation profonde entre les professionnels du jardin et les associations environnementales ou d'agriculture urbaine. C'est devenu une plateforme pour les acteurs qui ont en commun l'amour de la ville verte. Il y a dix ans, l'on y rencontrait surtout des pépiniéristes et des paysagistes ; à présent l'événement est investit par des architectes, des designers, des étudiants qui font évoluer la réflexion sur les objets, mais aussi les goûts en matière de couleurs et de matériaux.
X.L. : La grande révolution a consisté à lier l'utile au design et à l'agréable. On a quitté le simple domaine du végétal pour s'intéresser aux contenants, aux différents supports de la biodiversité et, plus récemment, à la faune : ruches, hôtels pour insectes, nichoirs pour chauve-souris, etc. La multiplication des toitures et murs végétalisés, y compris en rénovation, est un fait notable. Encouragés notamment par la région Ile-de-France, la végétalisation investit les lycées et de nombreux lieux publics. Une façade comme celle du musée du Quai Branly, à Paris, aurait été impensable il y a dix ans !
La suite de l'interview de Xavier Laureau et les temps forts de Jardins, Jardin 2013 en pages suivantes.