Le « Green One », symbole de la mutation du Nord de Paris (diaporama)

 

Moins de deux ans après, le bâtiment, fort de 5.174 m² et doté d'une toiture-terrasse, a été inauguré ce jeudi 15 mars 2012, en présence de l'ensemble des acteurs et promoteurs du projet. Le bâtiment affiche, en effet, du caractère en plein angle de la rue Pajol et de la rue Riquet, (ZAC Pajol, dans le 18ème arrondissement de Paris).
« Sa façade est conçue de béton haute densité qui ne se ravale pas, nous explique Antoine Mabilon, responsable du programme pour Altarea Cogedim. Appelé acrytherm, il est composé de quartz, de béton et d'acrylique. »

 

La particularité ? Pour la structure, pas de poteaux, mais des noyaux porteurs : quelle que soit sa configuration, chaque bureau dispose d'un ouvrant porte-fenêtre. « Cet immeuble n'est pas un cube, nous précise, de son côté, Jean-Marie Daviaud, directeur de l'Exécution des contrats de travaux chez Sfica, maître d'œuvre exécution et bureau d'études pour l'aspect fluide et béton. C'est un rectangle avec des plans coupés à partir du R+1 qui s'appuie sur la tradition des hôtels industriels au milieu d'une topographie rare à Paris : la possibilité de faire quatre façades. »

 

Une conception ouverte et compacte inspirée des années trente
Simple et très lumineux, « Green One » procède d'une démarche intégrative par rapport au « patrimoine du site », souligne à son tour l'architecte germanique Philip Rieseberg, chef du projet chez Lin (Berlin). Conçu par ses collaborateurs berlinois, Finn Geipel et Giulia Andi, comme un corps « ouvert et compact », il est organisé sur trois niveaux auxquels s'ajoutent un attique et un niveau semi-enterré donnant sur le jardin.

 

Le bâtiment se caractérise par la pureté de ses lignes, la richesse et la qualité de ses matériaux et le rappel à l'héritage industriel du site. « Construire un bâtiment en béton de ce type avec quatre façades dans Paris demeure exceptionnel, confie l'architecte. Il fallait trouver surtout la bonne esthétique. Le pôle d'entreprises de la ZAC Pajol est conçu comme un corps ouvert et compact, marquant le renouveau du site.»

 

Se fondant sur la tradition des hôtels industriels des années 1930, à Paris et en Europe, avec des architectures très simples et pures dominées par des voiles en béton, du grand volume et des façades lumineuses. « On a beaucoup travaillé sur la transcription de ces bâtiments des années 1930 en intégrant les contraintes exigées par la ville : redonner naissance à la rue Pajol et de la rue Riquet en facilitant l'accès à un futur parc », poursuit le porteur du projet.

 

Des obstacles rencontrés ? «  Au niveau du quatrième étage, il a fallu faire au mieux pour l'intégration des poteaux béton B35 sur des pentes à 45 degrés », témoigne M. Daviaud le directeur de l'exécution des contrats de travaux.

 

Une batterie de labels verts
L'immeuble collectionne les labellisations vertes : construction certifiée HQE, label BBC Effinergie (50 Whep/m².an) et certification Breeam pour le niveau « very good » en cours d'obtention. « Pour les points HQE, on en a tout de même obtenu 7 », glisse M. Daviaud de Sfica au cours de la visite. Le promoteur immobilier Altarea Cogedim inscrit aussi l'immeuble dans une démarche de réduction de ses émissions de CO2. La conception de l'immeuble et son chantier vont produire 2.800 tonnes de CO², selon Pur Projet. Altarea Cogedim, aidé de cette ONG, va compenser cette empreinte environnementale par un programme de reforestation de 21 hectares au Pérou. « Green One » pourra ainsi obtenir le label Produit Compensé Carbone.

 

Et un bail vert…
Par ailleurs, Syndex, la société de conseil spécialisée en instance représentative du personnel, est celle qui occupe la totalité de sa surface avec près de 270 postes de travail. Elle a signé un bail vert de 9 ans pour un loyer d'environ 300 euros/m².an, par lequel le locataire s'engage à ne pas dégrader les performances environnementales de l'immeuble. De plus, un facility manager lui garantit un niveau de charges donné…

 

Après l'ouverture du collège Aimé-Césaire (architecte : atelier 234) en 2010 et du centre sportif début 2012, le « Green One » vient compléter le programme d'aménagement de l'éco-quartier Pajol qui comportera, en outre, des espaces culturels, un IUT, une auberge de jeunesse, un jardin et la livraison de la halle restructurée par Françoise-Hélène Jourda, dont la toiture accueillera une centrale solaire de grande envergure de 3.500 m². En attendant, le collège Aimé-Césaire, créé dans l'ancien immeuble des messageries, ouvrira ses portes à la rentrée prochaine.