Pour ce qui est son dernier point conjoncture à la presse, Jean Lardin, qui quittera son poste de président de la Capeb en février prochain, est apparu plutôt pessimiste sur l'avenir de l'activité de l'artisanat du bâtiment. Avec des indicateurs négatifs (-6% en volume, -10% dans le neuf et -3% en rénovation), le secteur va connaître « une fin d'année difficile ». Analyse détaillée des résultats et perspectives pour 2010.
« Nous avions cru à la rentrée que nous allions nous en sortir un peu mieux. Mais nous sommes obligés de constater que le 3e trimestre nous a réservé une bien mauvaise surprise, car les frémissements de début septembre liés à une reprise ne se sont pas confirmés ». C'est en ces termes que Jean Lardin a débuté, ce mardi, son point conjoncture du 3e trimestre 2009.
Et les chiffres parlent d'eux-mêmes. Alors que l'ensemble de l'activité du bâtiment enregistre, pour le 3e trimestre, une baisse de 8.5%, selon les chiffres de l'institut I+C publiés très récemment, celle des petites entreprises, qui se dégrade également mais qui résiste un peu mieux, est de 6% en volume, soit un écart de 2.5 points, sur la même période de 2008. « Ce qui est rare, c'est que le pourcentage en volume et en valeur est identique, ce qui signifie que les entreprises n'ont pas répercuté les hausses de prix observées, et l'ont fait au détriment de leurs marges », précise Jean Lardin. En détail, dans le neuf, la baisse atteint -10%, tandis que l'entretien-rénovation recule de 2.8%. Ainsi, sur l'année 2009, et par rapport aux trimestres correspondant de 2008, le 1er trimestre affiche une baisse de 3%, le 2nd trimestre enregistre -2.5%, et le 3e trimestre recule de 3%, soit « une accélération de la baisse en cette fin d'année », insiste le président de la Capeb. « Mais heureusement que les premiers Eco-Ptz et l'Eco subvention de l'Anah ont amorti cette tendance négative pour l'entretien-rénovation », ajoute-t-il. A ce titre, la tendance annuelle pour ce secteur se monte à -2.5% sur les 4 derniers trimestres. Au total, pour l'année 2009, les économistes de la Capeb anticipent une évolution de -8.6% en volume pour le neuf et de -2.8% pour l'ancien.
« Tous les métiers et toutes les régions sont concernés », déclare Jean Lardin. Ainsi, l'activité maçonnerie est celle qui se dégrade le plus (-8%, en raison de la nette dégradation du neuf), suivie par la menuiserie-serrurerie (-7%), la couverture-plomberie-chauffage (-7%), l'électricité (-5%) et l'aménagement-décoration-plâtrerie (-2%). « On constate que les métiers liés au gros-œuvre sont ceux qui sont le plus en difficulté aujourd'hui, ce qui laisse présager des mois à venir également difficiles pour le second œuvre, du fait de l'ordre d'exécution des travaux », affirme le Président.