"Artisans, apprenez à vous vendre !", c'est le mot d'ordre des dirigeants des Unions nationales de l'artisanat "Métiers du plâtre et de l'isolation" et "Peinture, revêtements et vitrerie", qui appelleront leurs collègues, lors des Journées professionnelles de la construction, à valoriser leur offre et à mieux se vendre. Surtout ils veulent faire preuve d'optimisme et montrer que les difficultés actuelles peuvent être surmontées si l'on s'en donne les moyens. Explications avec Jean-Jacques Châtelain et David Morales.
David Morales, président de l'UNA MTPI (métiers techniques du plâtre et de l'isolation), et Jean-Jacques Châtelain, son homologue de l'UNA PVR (Peinture, vitrerie et revêtements), souhaitent apporter un souffle d'optimisme dans les propos qu'ils tiendront devant leurs collègues, lors des Journées professionnelles de la construction des 25, 26 et 27 septembre prochains.
Rêveurs et réalistes à la fois
"Cette année, nous avons choisi de moins parler de technique, et de donner quelques outils pour surmonter un contexte économique difficile", a ainsi débuté David Morales. Avec, pour les deux UNA, un accent particulièrement mis sur la valorisation de l'offre, la formation des jeunes, les Certificats d'économie d'énergie ou encore la qualité de l'air intérieur. Les réglementations et nouveaux DTU ne seront pas oubliés, même s'il apparaît désormais que les artisans sont de plus en plus demandeurs d'informations sur leur activité et sur leur métier, nous confirment les deux représentants de la Capeb.Et les deux présidents de convenir que les artisans souffrent actuellement, certains plus que d'autres, et que le cap sera très difficile à passer. "Les annonces du gouvernement sont positives, mais les effets ne se feront sentir que dans deux ans ! Il y a urgence, mais on garde espoir", clament-ils en chœur. Pour autant, ils ne veulent pas cesser de croire en un avenir meilleur et de rêver tout simplement. Du côté des peintres, on imagine ainsi des outils innovants qui permettraient à l'artisan d'imprimer son papier peint à partir d'une simple photo prise sur le vif. Chez les plâtriers, on rêve de solutions type "exo-squelette", issues du domaine militaire, qui pourraient améliorer et faciliter le travail de l'artisan… et du coup résoudre le problème de la pénibilité !
Avant d'en arriver là, c'est le métier en lui-même qui doit évoluer. Que l'on soit peintre ou plâtrier-plaquiste, il faut savoir se remettre en cause, déclarent les deux présidents d'une même voix. Une évolution qui devra passer par une réflexion complète sur les méthodes de travail actuelles. L'artisan devra adopter de nouvelles casquettes pour faire face au marché, et notamment celle de commercial. Une idée qui pourrait bien en faire bondir plus d'un lors des JPC, mais qu'il faudra intégrer désormais, selon David Morales et Jean-Jacques Châtelain. Mieux se vendre, c'est donc, selon ce dernier, mettre en valeur ses qualités, faire des formations, revenir vers le cœur du métier, réapprendre à utiliser et à parler de la couleur pour au final faire rêver le client. Le président de l'UNA MTPI va dans le même sens : "Il faut aussi prendre conscience de ses atouts et de ses défauts, adopter une véritable stratégie d'entreprise, analyser la situation et faire des formations. Et il ne faut pas oublier les outils comme RGE, Eco-Artisans ou les CEE qui existent et qui sont proposés par la Capeb".
Tous deux sont conscients du travail qu'il reste à mener, mais plaident aussi pour que les artisans apprennent à travailler ensemble. Ce sera l'objectif des prochaines JPC…