Trophées CoachCopro : les copropriétés lauréates dévoilées

 

Une montée en puissance progressive

 

Afin de montrer l'avancée de ses engagements, la structure associative a lancé en 2019 les trophées métropolitains CoachCopro, du nom de la plateforme d'accompagnement lancée en 2013 pour aider les copropriétés à monter des projets de rénovation énergétique.

 

Cinq ans après les premières opérations primées, 80 candidats se sont alignés pour participer à ce concours, dont 14 pour la seule édition de 2024. Une montée en puissance qui n'est pas étrangère au succès de la plateforme publique d'information et d'aide CoachCopro. En effet, depuis sa mise sur pied, le nombre de copropriétés accompagnées a été largement multiplié sur le territoire du Grand Paris, faisant passer le nombre d'immeubles référencés annuellement de 3.300 à 12.500, ce qui représente 40% des logements, principalement dans la capitale.

 

40.000 logements privés rénovés chaque année d'ici à 2030

 

"En cinq ans, plus de 300 millions d'euros de prestations ont été votées, dont 50 millions d'euros de prestations intellectuelles de type DTG ou MOE, détaille Frédéric Delhommeau, directeur Habitat et Rénovation à l'APC. Actuellement, près de 700 entreprises sont affiliées à CoachCopro, soit 2,5 fois plus qu'en 2019. Par ailleurs, et alors qu'ils étaient rétifs au départ, on peut noter depuis deux ans une arrivée massive des architectes sur ce segment de la rénovation de la copropriété mais aussi une montée en puissance du nombre de syndics d'immeubles avec un renforcement accru de partenaires immobiliers tels que la Fnaim. Nous avons désormais pas moins de 250 exemples de rénovations documentées".

 

Actuellement, sur le Grand Paris, 2.500 logements bénéficient de travaux de rénovation énergétique de plus ou moins grande ampleurs. Mais les ambitions vont bien au-delà. En effet, la ville de Paris s'est fixée comme objectif de rénover 40.000 logements privés d'ici à 2030, soit cinq fois plus de logements qu'aujourd'hui.

 

Récupérer et rénover des logements vacants

 

"A Paris, 100.000 ménages sont en précarité énergétique et le premier outil de lutte contre cette situation est indéniablement la rénovation énergétique du bâti, argue Fatoumata Koné, la présidente de l'APC. En matière d'aides, il faut donc se diriger vers le zéro reste à charge pour les bas revenus. L'objectif est de parvenir à la rénovation énergétique de l'ensemble du bâti parisien d'ici 2050".

 

"Pour réduire le nombre de passoires thermiques en F et G, il faudra augmenter les aides"

 

En attendant cet horizon encore lointain, les trophées servent en quelque sorte d'auto-satisfecit. Pour Jacques Baudrier, adjoint à la Maire de Paris en charge du logement et de la transition écologique du bâti, présent lors de cette remise de prix, "le nombre de copropriétés engagées va au-delà de nos attentes et si nous explosons les chiffres, c'est parce que les financements via le dispositif EcoRénovons Paris+ permettent d'abonder aux aides classiques MaPrimeRénov Copro ou celles octroyées par l'Anah".

 

"Pour réduire le nombre de passoires thermiques en F et G qui sont au nombre de 8 millions de logements en France, il faudra augmenter les aides. La marche demeure également haute pour les 6.000 immeubles qui, à Paris, appartiennent à un seul propriétaire individuel et qui, classés en étiquette F ou G, ne bénéficient pas de financements publics pour engager une rénovation énergétique. Les aider permettrait de remettre dans le parc parisien pas moins de 30.000 logements car nombre d'entre eux sont actuellement vacants".

 

Manque de représentativité des copropriétés rénovées

 

Il est vrai, et les trophées CoachCopro de cette édition 2024 le confirment, que la plupart des copropriétés rénovées appartiennent à l'époque des Trente Glorieuses et renferment en moyenne plusieurs dizaines de logements. Toutefois, les choses évoluent, puisque si quelques années en arrière le profil type de la copropriété rénovée était de 60 logements, la moyenne est actuellement de 33 unités d'habitation.

 

"En 2019, nous avions encore des doutes et nous n'étions pas encore convaincus que la rénovation globale était pertinente, confie Frédéric Delhommeau. Ce concours a levé les doutes sur les performances nécessaires à atteindre tout en permettant de raconter de belles histoires et de créer de la cohésion dans les filières. Toutefois, cela ne doit pas faire oublier les limites que nous rencontrons, notamment celle de la représentativité du parc puisque sur les 250 copropriétés que nous documentons, plus de 200 appartiennent à la période des années 70".

 

"D'autre part, si nous parvenons à conduire des projets jusqu'à des niveaux BBC, la rénovation à de très hauts niveaux demeure rare. Il est en effet assez rare de voir la mise en œuvre d'une VMC double-flux ou encore l'installation de panneaux photovoltaïques. Quant aux matériaux biosourcés et aux opérations de végétalisation, ils sont également peu présents sur les projets. Reste malgré tout un avantage à la rénovation vue comme un co-bénéfice certain : les copropriétés rénovées touchent au beau de la ville en ce qu'elles font œuvre architecturale. Ce point est désormais central dans les opérations que nous accompagnons".

 

Preuve en est avec les quatre lauréats de cette 5ème édition des trophées CoachCopro dont vous pouvez découvrir le détail dans les pages suivantes.