A 40 ans, l'Untec n'a rien perdu de sa vitalité. Au contraire, l'Union des économistes de la construction se veut en perpétuelle évolution, défiant les enjeux du secteur avec l'indépendance et l'optimisme qui la caractérisent. Pierre Mit, réélu pour un second mandat de trois ans, nous dresse un bilan et fait le point sur les enjeux du métier d'économiste de la construction.

Batiactu : Le Congrès de l'Untec s'achève-t-il sur une note positive ?
Pierre Mit :
Absolument. Nous n'avons pas encore les chiffres définitifs, mais il semble que le cru est bon. Rien que jeudi dernier, nous pouvions compter quelque 1.500 visiteurs. Outre notre anniversaire, ce congrès a été l'occasion d'un grand rassemblement autour de sujets qui préoccupent tout le monde de la construction, autant les membres de l'Untec que les intervenants en maîtrise d'ouvrage ou en entreprises. Ce congrès fut le rassemblement des économistes, une sorte d'incubateur de l'économie de la construction.

 

Batiactu : Quels sont les enjeux à venir pour les économistes de la construction ?
P. M. :
Tout d'abord, ce qui définit le métier d'économiste de la construction, c'est l'indépendance. Celle-ci ne peut être garantie que si le professionnel exerce à titre libéral, d'où l'idée de maintenir coûte que coûte nos structures. La pérennité de nos cabinets est en jeu, au vu d'une pyramide des âges qui voit, d'un côté, le rajeunissement des effectifs, de l'autre, des départs à la retraite massifs. C'est pourquoi nous avons beaucoup traité du thème de la cession/reprise d'entreprise lors de ces trois jours de congrès. L'objectif était aussi de montrer la pertinence de la liberté du coût en matière de construction, et celui d'un travail en bonne intelligence avec les autres acteurs du secteur. Du fait que nos structures ne soient pas encadrées à l'instar des agences d'architectes ou des bureaux d'études, nous avons cette latitude pour opérer en toute liberté et pour une meilleure efficacité.

 

Batiactu : L'évolution du métier d'économiste est-elle toutefois soumise à des contraintes ?
P. M. :
Certes, une mauvaise conjoncture et une absence de travail risquent de mettre à mal nos professions. Nous constatons beaucoup d'attentisme en ce moment, surtout au niveau des collectivités locales. Du côté des bailleurs sociaux, si le doublement du livret A est effectif, cela nous donnera une bouffée d'oxygène. Et puis avec les mouvements en matière de fiscalité, au final, cela n'augmente pas la masse de logements à construire. Enfin, quant à la rénovation, il est encore difficile d'anticiper. Outre tous ces freins liés à la conjoncture, il existe ceux induits par les différentes règlementations techniques, qui, au final, pénalisent tous les acteurs de la construction.

 

Batiactu : C'est-à-dire ?
P. M. :
Il existe des interférences entre les réglementations acoustiques, thermiques et accessibilité, par exemple. Afin de remettre tout cela à plat, nous souhaiterions un moratoire pour faire le point en fonction de l'usage de ces réglementations et de leur application, sans pour autant que cela mette en danger la vie des usagers. Nous avons donc, avec la FFB, l'USH, la Fondation Abbé-Pierre, la FPI ou le Snal fait des propositions en ce sens. L'objectif est de voir s'articuler et appliquer les réglementations de façon raisonnée.

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