Loxam a maintenu son rang en 2014, malgré un marché français en berne dans le TP ou le bâtiment. Les activités en Europe et les acquisitions ont compensé la diminution du chiffre d'affaires. Une tendance qui devrait se poursuivre en 2015, avant d'espérer une reprise sur le marché national. Explications avec Gérard Déprez, le p-dg du groupe, et ses différents directeurs.

"L'année 2014 a été marquée par les élections municipales en France et par un début de reprise en Europe", annonce d'emblée Gérard Déprez, le président-directeur général de Loxam. "Pour notre part, nous avons poursuivi l'unification des réseaux (Laho, Locarest) et nous nous sommes maintenus à notre rang en réalisant deux opérations majeures de croissance externe", poursuit-il. Le marché européen de la location a positivement évolué (+2,8 %) mais avec de fortes disparités régionales : si la croissance est véritablement au rendez-vous en Grande-Bretagne et en Irlande (+9,7 %), faisant de cette zone anglo-saxonne le véritable moteur de l'activité sur le Vieux continent, tous les autres marchés renouent avec le positif. Tous, sauf l'Espagne (-2 %) et la France (-1,8 %).

Une année 2014 en deux temps

Stéphane Hénon, directeur général de Loxam, analyse : "Il y a eu un très bon premier trimestre en 2014, qui a tenu à plusieurs facteurs. La comparaison avec le premier trimestre 2013 était déjà très favorable, et nous avons bénéficié de la période pré-électorale (en France) et d'une météo très clémente, deux facteurs favorables à la construction. Mais il y a eu le retournement post-électoral au deuxième trimestre, qui s'est poursuivi sur le reste de l'année". Le chiffre d'affaires global du groupe s'établit donc finalement à 812 M€, dont 19 % sont réalisés à l'étranger (+4 %) et 18 % par le pôle Spécialiste (+1 %), aux dépens du pôle généraliste (-5 %), qui génère encore 63 % du CA. "Ce n'est pas un hasard, c'est notre volonté de renforcer nos positions dans les pays où nous sommes déjà actifs", explique le directeur général. Mais si le pôle International a mieux résisté, il n'y a pas eu, en revanche, de véritable concrétisation de la reprise en Europe du Nord ou en Allemagne, annonce le loueur de matériels.

 

Loxam résume les actions menées tout au long de l'année : une accélération de la rationalisation de son réseau, notamment en fermant une cinquantaine d'agences pour les fusionner avec d'autres. Un mouvement d'ampleur qui a concerné près de 10 % du réseau, mais qui n'a pas perturbé les clients, assure le loueur. "Les sites fermés étaient trop proches. Les agences regroupées sont maintenant plus grosses, avec un personnel plus nombreux et des matériels plus diversifiés", précise Stéphane Hénon. Même si les effectifs ont baissé en France (-200 personnes), principalement dans le pôle généraliste et au siège, le réseau global reste stable, avec 628 agences. Car leur nombre a progressé à l'étranger (+47) notamment grâce à la reprise de Workx aux Pays-Bas. Le directeur général estime que le loueur a adapté l'offre à la demande. Le pôle Spécialiste a gagné, pour sa part, cinq agences (trois Access, une Power et une TP). Le président-directeur général renchérit : "La réduction des coûts passe par une diminution du nombre d'agences". Il précise également que les investissements ont été importants en 2014, avec 251 M€ (contre 202 M€ en 2013), "afin de renouveler le parc acquis avant la crise, entre 2006 et 2008, et soutenir le développement à l'international". Car les marchés européens, plus dynamiques, justifient plus d'investissements que la France.

Poursuivre le déploiement à l'International

Pour 2015, Gérard Déprez annonce : "Le secteur de la construction anticipe une nouvelle baisse en France, comme toujours l'année qui suit les élections et également à cause de la baisse de dotation de l'Etat qui affecte les municipalités. De plus, on assistera à la fin de gros projets d'infrastructures (lignes à grande vitesse) ce qui va entraîner une baisse de l'activité des travaux publics. Mais il faut rester optimiste : il y aura peut-être des prolongements d'autoroutes mais qui n'auront sans doute pas d'impact en 2015. Dans le bâtiment, les dispositions de la loi Pinel sont bien accueillies mais pas suffisantes pour relancer le secteur et donner un véritable coup de fouet. Les travaux du Grand Paris vont prendre corps - enfin nous avons plus d'espoirs de ce côté-là que du canal Seine-Nord - et en Europe, le Benelux et l'Espagne vont renouer avec la croissance". Loxam mise donc sur une certaine stabilité de son résultat, avec une progression du marché de la location de matériels de seulement +0,6 % en France, mais de +2,6 % sur l'ensemble du continent.

 

Le groupe entend poursuivre la rationalisation de son réseau, diversifier ses activités (notamment vers l'outillage), spécialiser des agences et pousser son développement à l'international. D'ici à 5 ans, le chiffre d'affaires France ne devra plus représenter que les deux tiers du CA global. Le p-dg confie également toujours viser le milliard d'euros, son objectif depuis 2007. Il assure : "2015 sera la dernière mauvaise année après sept ans de stagnation". L'année sera également moins coûteuse en termes d'investissements, l'argent étant consacré au désendettement et à la croissance externe, surtout dans les pays où le loueur est déjà présent. Toutefois, le dirigeant n'écarte aucune opportunité de reprise, ni en France, ni même hors d'Europe, potentiellement en Afrique du Nord. De même, les améliorations de la performance RSE de l'entreprise, notamment par l'adoption de matériels hybrides, électriques ou munis de filtres à particules, figurera parmi les principaux objectifs de l'année.

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