« Coup de froid » et « gelées hivernales » en vue pour l'activité de l'artisanat du bâtiment. Ce sont les mots d'ordre de la Capeb, qui revoit ses prévisions à la baisse pour 2011, à +2.2% contre +2.9% initialement. Un coup dur pour la filière qui commençait à entrevoir une reprise ces derniers mois. Détails.
Le climat s'annonce très morose sur l'activité de l'artisanat du bâtiment. Dans sa dernière note de conjoncture, la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment affiche un certain pessimisme quant à l'avenir : ainsi, elle se voit contrainte de revoir à la baisse ses prévisions pour fin 2011, à +2.2% contre +2.9% prévu initialement. « Une avalanche de facteurs de crispation s'est abattue sur l'économie mondiale cet été, remettant en cause la croissance escomptée pour 2011 », justifie Patrick Liébus, Président de la Capeb nationale.
La croissance de l'activité de l'artisanat a donc pris un sérieux « coup de froid » en cet automne, alors même que les prévisions d'ici à la fin de l'année n'augurent rien de bon non plus. Ainsi, si l'activité a enregistré une hausse au 2nd trimestre, à +2.5%, elle n'a progressé que de 1.5% au 3e trimestre, rendant les perspectives pour 2012 bien incertaines. « Pour 2012, la seule certitude est que rien n'est certain », a indiqué le Président Liébus, qui envisage même « un retour de la baisse d'activité ». Cependant, il estime « qu'un pronostic plus précis est difficile à ce jour en raison d'un voile d'incertitudes qui masquent l'horizon ».
Piqûre de rappel
Et le président de dénoncer les « annonces homéopathiques du gouvernement », qui ne suffisent plus à rassurer le secteur. Et encore moins les ménages touchés par la frilosité quand il s'agit d'investir notamment dans des travaux de rénovation. En effet, ce segment de l'entretien-réhabilitation, qui avait déjà connu une croissance moindre depuis le début de l'année, a été divisé par deux (+1%), souligne le communiqué de la Capeb. « Si le cumul de l'Eco-PTZ et du crédit d'impôt est plutôt une bonne nouvelle, il est impératif d'augmenter à au moins 40.000 € le plafond des ressources proposé aujourd'hui à 30.000, sauf à casser totalement la dynamique actuelle », prévient Patrick Liébus. Qui note également un ralentissement du marché de la rénovation énergétique…
Côté métiers, des écarts sont à noter. Ainsi, on relèvera une accélération de l'activité pour les couvreurs-plombiers-chauffagistes (+2.5%) et les menuisiers-serruriers (+2%), tandis que les électriciens (+1.5%) et les maçons (+1%) affichent toujours une croissance mais plus contenue qu'au trimestre précédent. En revanche, les spécialistes de l'aménagement-décoration-plâtrerie doivent se contenter d'un petit 1% et d'une activité très limitée. Rappelant la dégradation de la situation des trésoreries des artisans et le fait que les carnets de commandes se remplissent plus difficilement qu'au 2e trimestre, le Président a conclu : « […] Le financement de l'économie française passe par le soutien aux TPE et aux PME du bâtiment qui maintiennent en France des emplois non délocalisables. J'aimerais que le gouvernement accorde autant d'importance aux inquiétudes de Dupond & co qu'à la parole de Standard and Poor's ».