A l'occasion d'un point presse, le président de la Fédération du bâtiment a présenté un bilan plutôt bien orienté pour 2011, mais a évoqué une année à venir clairement en recul. Sur fond de décisions gouvernementales qualifiées parfois « d'erreurs », il a notamment estimé que l'emploi - en forte baisse en 2012 - serait un des enjeux majeurs.
Fort des derniers chiffres sur la nette évolution des mises en chantier de logements ou de bâtiments non-résidentiels, et d'un secteur de l'amélioration-entretien positif, Didier Ridoret a indiqué que la croissance globale de l'activité pour l'année 2011 serait de 1.2%. Un chiffre à modérer toutefois, précise-t-il, avec les difficultés des trésoreries, les tensions sur les prix ou encore le moral en berne des entrepreneurs…
Du coup, les prévisions pour 2012 affichent un recul de 1.9% en volume, « qui ne pourra que déstabiliser plus encore l'appareil de production ». Et d'expliquer que tous les segments de l'activité du bâtiment s'orienteront à la baisse : -2.8% pour le neuf ; -1% pour le non-résidentiel ; -1.7% pour la rénovation. Mais surtout, c'est l'emploi qui sera le plus impacté. La FFB estime ainsi une perte de 35.000 postes en 2012, intérim compris, alors que les effectifs globaux en 2011 avaient progressé de 9.000 postes.
Dégradation des prix
Concernant les incertitudes à venir, Didier Ridoret a cité la dégradation de notre environnement financier, mais aussi l'impact de la récession économique qui pèse sur l'activité et les prix, qui, eux, continuent de progresser. « Nous sommes en particulier inquiets sur l'évolution des tarifs de nos fournisseurs. Ces derniers nous annoncent d'ores et déjà des hausses pour janvier 2012 que nous serons, comme par le passé, incapables de répercuter dans nos prix », a-t-il ajouté. Et de réitérer sa colère contre le régime des auto-entrepreneurs… De plus, il a précisé qu'une action parlementaire était engagée pour demander un paiement à 30 jours pour les clients des entreprises du BTP. « L'écho semble favorable », a-t-il déclaré.
Enfin, revenant sur les derniers rebondissements et mesures dans le logement, il a soufflé que « la suppression pure et simple du Scellier et du PTZ+ dans l'ancien ne peuvent qu'être qualifiés d'erreurs sur lesquelles il faudra revenir ». A croire qu'il aurait été entendu puisque mardi en fin de journée, un amendement du Sénat demandait la réintégration de l'ancien dans le PTZ+ (lire article)…