Une tourelle florale éclot à Paris (diaporama)

 

Si certains, comme le cabinet de Stéphane Maupin architectes+design& Nicolas Hugon Architectes, ont misé sur le collectif notamment via des balcons s'inscrivant dans une relation frontale avec ses voisins, les deux nouveaux immeubles (un de 9 étages et un de 4 étages) de l'agence Hondelatte Laporte Architectes mettent en scène un autre regard grâce à leurs terrasses personnelles superposées : «Ce projet propose une configuration pour valoriser la notion d'individualité de l'habitat au sein même d'une opération de logements collectifs», soulignent les protagonistes. Ainsi, chaque logement (excepté ceux des derniers étages) dispose d'un balcon couvert et circulaire de 14 m2 en lien direct avec le salon. «Le rapport avec l'extérieur est fondamental», explique Raphaëlle Hondelatte.

 

Vue sur le cimetière
Donnant sur le périphérique mais également sur le cimetière, le programme partait à priori avec des handicaps, mais pour les architectes pas question de voir ce tissu urbain comme un inconvénient : «On a eu la volonté de ne pas générer une façade pauvre sur le cimetière et une façade noble sur rue. Pour nous, le cimetière est une opportunité», précise l'architecte. En théorie, une règle d'urbanisme interdit aux logements d'avoir des ouvertures vers les cimetières mais avec les terrasses, les architectes sont parvenus à contourner cette règle : «Les occupants pourront profiter des 900 arbres : marronniers et érables du site», observe Raphaëlle Hondelatte.

 

De plus, les balcons tous colorés ont été pensés pour développer des activités telles que prendre l'apéritif, travailler, se relaxer sur un hamac. Reste à savoir si les locataires oseront s'exposer... En tout cas, les possibilités sont multiples et surtout ce lieu a été imaginé comme une pièce en plus, autonome et valorisant le bâtiment. Sans oublier que les terrasses en forme de pétale assurent une architecture singulière.

 

Des façades acier
Un sentiment accentué par la façade en acier galvanisé et laqué : «Légère, elle est isolée par l'extérieur, se veut durable et moins épaisse (28 cm) qu'une solution maçonnée. Elle permet de gagner de la surface habitable (Shab) et donc d'être économique», indiquent les architectes. Dans le détail, cette enveloppe est constituée à l'extérieur de plaques ondulées de métal auxquelles s'ajoutent des caissettes métalliques utilisées habituellement dans l'industrie. Ce dispositif permet de supprimer les ponts thermiques à la jonction des planchers voiles.

 

Côté appartement - des T2, T3 et T4 - sont tous, hormis les T2, orientés côté Sud Ouest et présentent un aspect sobre mais très lumineux. Si la surface habitable est optimisée en limitant au maximum les circulations, reste que les pièces prennent des formes originales qui pourraient dérouter les futures locataires lors de l'ameublement.

 

Une chose est sûre, le pari est pris du côté des architectes et la curiosité de savoir comment les occupants vont s'approprier le site suscite déjà l'intérêt. Rendez-vous donc dans quelques mois.