DIAPORAMA. Une rénovation et une construction viennent d'être inaugurées dans le 18ème arrondissement de Paris. Porté par les architectes de Koz, ce programme social se distingue par ses jeux de cubes en bois extérieurs. Les deux bâtiments devraient accueillir leurs premiers occupants courant avril. Visite.
Le 18ème arrondissement de Paris possède à lui seul un quart des logements insalubres de la capitale. Pour éradiquer ce fléau, plusieurs programmes de construction et de réhabilitation ont été lancés depuis quelques années par la Société immobilière d'économie mixte de la Ville de Paris (Siemp).
Dans ce cadre, un projet autour d'une rénovation et d'une construction de 30 habitations sociales a été inauguré ce jeudi 7 mars, rue Philippe de Girard. Imaginés par Koz Architectes, ces appartements frappent par leur originalité et plus particulièrement par leur habillage bois. Un matériau apprécié des maîtres d'œuvre : "Il est à la fois écologique, sensible au contexte et permet grâce à la préfabrication en usine de faciliter les travaux dans une situation urbaine compliquée, et de réduire les nuisances sonores", explique l'architecte Nicolas Ziesel. Ainsi, la partie neuve héberge 15 logements tout en bois que ce soit les planchers ou les murs qui sont à ossature. C'est le troisième immeuble de ce genre dans l'arrondissement. Néanmoins, tout n'a pas été simple : "Toute la réglementation est élaborée pour le béton. Nous avons donc dû réinventer tout ça pour le bois tant pour l'acoustique, la sécurité incendie, etc.", nous confie le concepteur. Résultat : un bâtiment bois mettant en scène des cubes en suspensions imbriqués les uns aux autres tel un Lego. Ces boîtes en porte-à-faux sont des éléments que les locataires pourront utiliser comme bon leur semble : une pièce de bureau, une chambre supplémentaire… De plus, des balcons avec vue sur la cour agrémentent l'ensemble.
Un immeuble prêt à s'effondrer rénové
De même, des terrasses ont été créées pour l'immeuble rénové. Celui-ci en très mauvais état a donné du fil à retordre aux architectes : "Le bâtiment était à la limite de s'écrouler quand on l'a découvert", note Nicolas Ziesel. Mais le défi a été relevé : reprise en sous-œuvre et isolation thermique par l'extérieur ont jalonné le chantier pour répondre aux normes de sécurité et de confort actuelles. La façade sur rue a également subi une restauration et présente désormais un aspect béton et métal : "Nous voulions conserver l'esprit parisien et garder le mystère pour l'intérieur", souligne l'architecte. Un élément relevé par le maire de l'arrondissement, Daniel Vaillant, lors de l'inauguration : "C'est un beau témoignage de la conservation du patrimoine bâti", a-t-il précisé.
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Des équipements "verts"
Côté environnement, le projet prévoit une consommation énergétique pour le neuf de 49,3 kWh en énergie primaire/m2/an et pour la rénovation de 67,4 kWh en énergie primaire/m2/an. Pour y parvenir, des équipements comme des panneaux solaires thermiques produisant de l'eau chaude sanitaire (neuf 60% et réhabilitation 40%), des capteurs photovoltaïques fournissant 9,9 kWc d'électricité, une chaufferie collective gaz à condensation, une ventilation double flux à récupération de chaleur sur la partie neuve. A cela s'ajoutent du triple vitrage pour les expositions au Nord ou encore un système de récupération d'eaux de pluie pour arroser le jardin.
Un étendoir à linge commun
Enfin, pour être développement durable jusqu'au bout, le projet a voulu intégrer une part de lien social. Les locataires pourront profiter d'une cour aménagée en cœur d'îlot mais également d'un élément plutôt original : un étendoir collectif pour le linge en toiture. "Une astuce qui permet non seulement de tisser des relations mais aussi de contourner une norme du label Habitat et environnement qui nous aurait obligé à créer une pièce pour faire sécher le linge, notamment en raison de la ventilation double flux", explique l'architecte. Reste maintenant à savoir si, comme l'indique le maire, la dynamique prendra entre voisins et si tout le monde adhérera à ce projet.
Un étendoir à linge commun
Enfin, pour être développement durable jusqu'au bout, le projet a voulu intégrer une part de lien social. Les locataires pourront profiter d'une cour aménagée en cœur d'îlot mais également d'un élément plutôt original : un étendoir collectif pour le linge en toiture. "Une astuce qui permet non seulement de tisser des relations mais aussi de contourner une norme du label Habitat et environnement qui nous aurait obligé à créer une pièce pour faire sécher le linge, notamment en raison de la ventilation double flux", explique l'architecte. Reste maintenant à savoir si, comme l'indique le maire, la dynamique prendra entre voisins et si tout le monde adhérera à ce projet.
Façade côté rue du 94 rue Philippe de Girard - Paris 18
Un projet autour d'une rénovation et d'une construction de 30 habitations sociales a été inauguré ce jeudi 7 mars, rue Philippe de Girard, dans le 18e arrondissement de Paris. Ici, l'immeuble réhabilité.
Porche d'entrée
Avant de pénétrer dans la cour et découvrir les logements bois, il faut passer sous un porche qui a été créé.
Vue sur la cour
La cour/jardin entre les deux bâtiments devrait créer du lien social entre le voisinage.
Coursives
Logements bois de profil
Le cabinet Koz architectes, qui a imaginé ce programme, affectionne tout particulièrement le bois comme matériau.
Balcon
le bâtiment rénové dispose de grandes terrasses ouvrant sur le salon et la cuisine.
Jeux de cubes en bois
La construction neuve met en scène un jeu de cubes en bois. la construction est d'ailleurs à ossature bois.
Vue sur les balcons
Des boîtes en porte-à-faux abritent des pièces que les locataires pourront utiliser comme ils le veulent.
Un bâtiment, des panneaux
Le bâtiment dispose de panneaux solaires thermiques ainsi que de panneaux photovoltaïques.
Chambre
Les appartements vont du studio au T6.
Maître d'œuvre : Koz Architectes
Maître d'ouvrage : Siemp
Début des travaux : fin 2010
Fin des travaux : fin 2012
Budget : 10,3 millions d'euros