En Seine-Saint-Denis, l'architecte Laurent Pillaud a eu la bonne idée de proposer l'ajout de loggias pour une soixantaine de logements sociaux, situés face à une autoroute. Résultat : le bruit a été nettement réduit et les locataires ont gagné une pièce supplémentaire. Explications.
Klaxons, crissements de pneus... Tel était le quotidien des habitants des 160 logements sociaux de la Semidep (Société anonyme d'économie mixte immobilière interdépartementale de la région parisienne), situés à seulement 35 mètres de l'autoroute, à Bondy (Seine-Saint-Denis). Si les chambres placées sur les parties adjacentes étaient un peu préservées, dans la pièce principale, les décibels explosaient. Des travaux avaient été décidés depuis 2006 mais encore fallait-il trouver la solution adéquate.
Le choix des loggias
Sollicité pour réduire le bruit qui s'élevait à près de 50 décibels dans le salon de certains appartements, l'architecte Laurent Pillaud avait une marge de manœuvre assez mince : "Le budget était déjà fixé à 1,3 million d'euros d'investissement pour rénover la majeure partie de la façade acoustique de cet immeuble des années 60", explique-t-il. Le plus classique aurait alors été de s'orienter vers des triples vitrages. Mais cette solution était trop onéreuse : "Pour que l'isolation soit complète, ce traitement acoustique supposait aussi l'ajout de panneaux en béton autour des ouvertures. Problème : cette deuxième étape aurait fait exploser le coût des travaux ", précise Laurent Pillaud. Après quelques recherches, le maître d'oeuvre s'est donc intéressé à l'ajout de loggias : "Proposées en bois, elles étaient relativement peu chères à l'achat et pouvaient servir d'espace tampon avec l'extérieur, tout en augmentant la surface des appartements".
Un espace supplémentaire
Les loggias sont arrivées préfabriquées sur le chantier de Bondy : "Trois murs de 14 cm d'épaisseur, une dalle en bois (15 cm d'épaisseur) et une planche pour le plafond (de 2 cm d'épaisseur) composaient la boîte en panneaux d'épicéa contrecollés. Celle-ci a ensuite été manutentionnée et positionnée par la grue avant d'être boulonnée", indique Laurent Pillaud. En tout, deux mois de chantier ont été nécessaires. Mais, pour les habitants, la nuisance a été minime : "L'intervention consistait à scier le garde-corps qui protégeait la porte-fenêtre du salon puis à y fixer la loggia. Celle-ci n'était pas accrochée à la façade mais empilée sur les loggias d'en dessous, elles-mêmes posées sur deux blocs en béton au rez-de-chaussée, qui constituaient les fondations extérieures", ajoute l'architecte.Au final, chaque habitant a gagné six mètres carrés : "Un espace supplémentaire considéré comme un balcon et donc divisé par deux sur la facture des locataires de chacun de ces logements sociaux", commente Laurent Pillaud. Grâce à cette nouvelle pièce, le bruit est désormais descendu à 36 décibels dans le salon. Un premier pas vers la revalorisation du quartier de la Noue-Caillet de Bondy, qui devrait également voir naître un îlot de verdure en son centre à l'horizon 2013.
Avant
Klaxons, crissements de pneus... Tel était le quotidien des habitants des 160 logements sociaux de la Semidep (Société anonyme d'économie mixte immobilière interdépartementale de la région parisienne), situés à seulement 35 mètres de l'autoroute, à Bondy (Seine-Saint-Denis).
Préfabriqué
Les loggias sont arrivées préfabriquées sur le chantier de Bondy : "Trois murs de 14 cm d'épaisseur, une dalle en bois (15 cm d'épaisseur) et une planche pour le plafond (de 2 cm d'épaisseur) composaient la boite en panneaux d'épicéa contrecollés", indique Laurent Pillaud.
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Chaque loggia a ensuite été manutentionnée et positionnée par la grue.
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Les loggias ne sont pas accrochées à la façade mais empilées sur les loggias d'en dessous.
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Les loggias sont posées sur deux blocs en béton situés au rez-de-chaussée, qui constituent les fondations.
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En bois, les loggias ont l'avantage d'être relativement peu chères à l'achat. Elles peuvent servir d'espace tampon avec l'extérieur, tout en augmentant la surface des appartements.
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En tout, deux mois de chantier ont été nécessaires. Mais, pour les habitants, la nuisance a été minime : l'intervention consistait à scier le garde-corps qui protégeait la porte-fenêtre du salon puis à y fixer la loggia.
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Une fenêtre a été découpée dans chaque loggia. Elle se compose de double vitrage, son objectif n'étant pas d'être parfaitement isolée mais de servir d'espace tampon entre le salon et l'extérieur.
Intérieur de la loggia
Au final, chaque appartement a gagné six mètres carrés : "Un espace supplémentaire considéré comme un balcon et donc divisé par deux sur la facture des locataires de chacun de ces logements sociaux", commente Laurent Pillaud.
Intérieur de la loggia
Depuis la fin du chantier, en août, les habitants ont pu s'approprier ce nouvel espace transformé en salon, en véranda, ou encore en jardin d'hiver...
Après
Grâce à cette nouvelle pièce, le bruit est désormais descendu à 36 décibels dans le salon, contre 50 db auparavant. Un premier pas vers la revalorisation du quartier de la Noue-Caillet de Bondy, qui devrait également voir naître un îlot de verdure en son centre, à l'horizon 2013.
Maître d'ouvrage : Semidep
Durée des travaux : juillet et août 2009
Lieu : quartier de la Noue-Caillet à Bondy (Seine-Saint-Denis)