Une nouvelle période s'ouvre pour le musée Picasso

 

Restauration extérieure et travail intérieur : voici les deux terrains sur lesquels les deux équipes de maîtrise d'œuvre - Stéphane Thouin, architecte en chef des monuments historiques, chargé des parties classées du bâtiment, et l'agence Jean-François Bodin & Associés pour les travaux d'aménagement intérieur - ont travaillé pour offrir aux amoureux de Picasso, un lieu agréable.

De l'hôtel particulier au musée

Il faut dire que l'hôtel particulier construit entre 1656 et 1660 a une histoire complexe. Surnommé "l'Hôtel Salé" en raison de son appartenance à l'époque à un fermier récoltant l'impôt sur le sel, il devient en 1976 le musée Picasso, sous la patte architecturale de Roland Simounet, désigné pour mener à bien la réalisation du projet. Celui-ci choisit de valoriser autant le bâtiment classé Monument Historique, que l'installation du musée Picasso. Or, en raison de difficultés techniques, de coupes budgétaires et autres modifications de programme, son projet subit des réductions au niveau des rampes et des mezzanines, ainsi que l'abandon d'espaces d'expositions temporaires ou encore de la salle polyvalente… Au bout de 25 ans de fonctionnement, le musée est arrivé à un stade critique de développement. Une rénovation en profondeur s'imposait. Pour celle-ci, place à la remise aux normes réglementaires, notamment en matière d'accessibilité, d'installations climatiques et électriques, de sécurité et de sûreté. A cela s'ajoutaient de nouvelles circulations de visite.

Un succès inaugural

Parmi les grandes lignes de l'opération : la transformation des combles (destinés à la collection personnelle de l'artiste) et des caves en lieux d'exposition. Résultat : les espaces dédiés au public sont passés de 2.300 m² (dont 1.600 m² d'exposition) à 5.000 m² (dont 3.600 m² d'exposition). De leur côté, les services administratifs ont été déplacés dans un immeuble voisin. Désormais, le musée propose de découvrir ou (re)découvrir les peintures, les sculptures, les dessins, les gravures et les archives du maestro. Au total, la collection s'articule autour de 297 peintures et 368 sculptures. Et si le bâtiment historique impose un parcours complexe, les visiteurs semblent comblés. D'ailleurs, ils étaient plus de 10.000 ce weekend à s'être déplacés pour profiter de ce nouvel espace.

 

A noter que le coût de l'opération s'établit à 43 millions d'euros, financés en grande partie par le musée lui-même via des expositions organisées dans le monde.