Un rapport de l'Inspection des installations classées fait apparaitre que la dégradation de la qualité des eaux de l'Orne pourrait découler d'une pollution engendrée par un site attenant d'ArcelorMittal, en Moselle. Mais le groupe sidérurgique s'en défend.
Sulfates, ammonium, cyanures, hydrocarbures, benzènes… un rapport de l'Inspection des installations classées, daté du 26 janvier, indique que les eaux de l'Orne à proximité d'une ancienne cokerie exploitée par ArcelorMittal en Moselle ont été polluées. «Des goudrons liquides ou indurés sont encore présents sur le site, enfouis sous le sol» et que «des sols contaminés par ces goudrons mais également par d'autres polluants dont du cyanure sont toujours en place», explique le rapport, qui dénonce également l'inaction d'ArcelorMittal depuis plus de dix ans, «alors que ces déchets conduisent à dégrader la qualité de la nappe alluviale de l'Orne». Selon les inspecteurs qui ont mené l'enquête, cette pollution pourrait être dommageable pour la santé des occupants des bâtiments surplombant l'Orne. L'association France Nature Environnement, pour sa part, a fait savoir qu'elle pourrait se constituer partie civile dans le cadre d'une action judiciaire contre le groupe sidérurgique.
Mais ArcelorMittal conteste ce rapport. La direction de l'entreprise a indiqué que les dernières analyses ne montraient pas de lien entre l'activité du site et la qualité des eaux. «Conformément à la réglementation, le site de Moyeuvre-Grande fait l'objet d'une surveillance régulière de la qualité des eaux souterraines et de l'Orne», se défend le groupe.