De jeunes chercheurs de l'université de Princeton (New Jersey) ont développé un revêtement mural plastifié intégrant un émetteur-récepteur radio. Le dispositif, invisible sous une couche de peinture, pourrait servir au pilotage de bâtiments intelligents ou au suivi d'ouvrages d'arts comme des ponts ou des chaussées.
Après le béton connecté, grâce à des puces RFID intégrées dans le matériau, voici le papier peint communicant. Une équipe de chercheurs américains, de la prestigieuse université de Princeton, ont mis au point une feuille plastique flexible, qui contient des systèmes radio de grandes dimensions, capables de recevoir et d'émettre des communications. Le revêtement, souple, serait capable de s'adapter à tous les supports, même irréguliers, et pourrait être couplé à un film solaire (souple lui aussi), afin de bénéficier d'une totale autonomie énergétique. "A l'origine, nous avons conçu le système pour le management énergétique dans un bâtiment intelligent", explique Naveen Verma, professeur assistant d'ingénierie électrique à Princeton. "Des capteurs de température et d'occupation des locaux pourraient ainsi communiquer avec une unité centrale de pilotage via ces antennes radio réparties sur les murs". Mais les chercheurs imaginent d'autres applications possibles, comme des systèmes de suivi structurel pour des ponts ou des routes.
La super-réaction vole au secours des chercheurs
La principale difficulté résidait dans la conservation des performances des circuits imprimés dans une couche de plastique travaillée à 300 °C. Afin de contourner le problème, les scientifiques américains ont utilisé des transistors totalement démodés, dont l'idée remonte aux années 1920. Leurs grandes dimensions ne sont pas un obstacle étant donné l'utilisation potentielle sur des surfaces de mur étendues sur plus d'un mètre carré. Connu sous le nom de "circuit à super-réaction" (développée par Edwin Armstrong), la technologie permet d'amplifier un signal électronique à répétition. Depuis 2008, les chercheurs de Princeton travaillaient sur un film fin de plastique intégrant des transistors en silicium amorphe. Le silicium cristallin aurait fourni de meilleures performances mais n'était pas compatible avec une intégration à faible température. Si les développeurs espèrent maintenant sortir un prototype dans les prochains mois, les applications commerciales devront toutefois attendre plusieurs années. Les murs auront alors vraiment des oreilles.