Inévitablement décrit comme un trait d'union entre deux pays, le pont transfrontalier de Svinesund, en cours de construction entre la Suède et la Norvège, est devenu un véritable casse-tête pour son entrepreneur.
Un site mais deux pays, l'un - la Suède - membre de l'Union européenne, l'autre pas: chaque passage, même pour quelques heures, de machines, d'ouvriers ou de gravats d'un côté à l'autre de la frontière s'accompagne d'une avalanche de procédures administratives et fiscales.
Sur la rive suédoise du fjord qui démarque les deux voisins scandinaves, Lasse Lundh, directeur du projet, s'arrache les cheveux: "Si cette grue devait aller de l'autre côté, il faudrait d'abord la dédouaner et payer la TVA norvégienne. Ca veut dire plus de paperasse, plus de travail et, bien sûr, plus de coûts".
Et lorsqu'un ouvrier suédois passe, ne serait-ce qu'un bref moment, en Norvège, son employeur doit s'inscrire sur le registre norvégien des entreprises et s'acquitter de cotisations patronales locales s'appliquant à la période travaillée.
Pour cause de factures libellées en trois devises différentes (couronnes norvégiennes et suédoises, euros) et assujetties à deux régimes fiscaux, l'entrepreneur, la société allemande Bilfinger-Berger, a pour sa part dû embaucher un comptable supplémentaire.
"C'est frustrant mais c'est comme ça. Les règles sont les règles", se résigne Katrin Heinisch, responsable financière de la société.
Bilfinger-Berger a déjà construit plusieurs ponts sur le Rhin entre l'Allemagne et la France: pour contourner les problèmes de frontières, chaque nouvel ouvrage tombe, en alternance et le temps de sa construction, sous la juridiction d'un seul des deux pays.
Une demande a été faite en ce sens pour le pont de Svinesund mais les autorités norvégiennes ont refusé.
"Une entreprise devrait savoir que lorsqu'elle construit un pont entre deux pays, elle doit rendre des comptes à deux régimes fiscaux", explique-t-on au ministère norvégien des Finances.
Le problème va encore se compliquer dans la phase de finition, lorsque les ouvriers attaqueront la partie centrale du pont. Difficile alors de discerner clairement la frontière et d'enregistrer avec précision les allées et venues de centaines de personnes.
"On essaie d'adopter un système de pourcentage de présence de sorte que les ouvriers n'aient pas à garder l'oeil sur leur montre", souligne Katrin Heinisch.
Le pont de Svinesund devra être fin prêt pour une inauguration prévue le 7 juin 2005, date symbolique marquant... la dissolution de l'union qui rassemblait la Suède et la Norvège en un seul et même royaume entre 1814 et 1905.
"C'est une échéance serrée qui nous laisse peu de temps et les formalités administratives sont un problème supplémentaire", remarque Lasse Lundh.
Une fois le pont bâti, ce sera toutefois au tour de l'administration norvégienne d'être hantée par un véritable cauchemar.
Les douanes devront en effet alors lutter contre la contrebande tandis que des milliers de Norvégiens emprunteront l'ouvrage chaque semaine pour s'approvisionner en Suède, où l'alcool et la viande coûtent environ deux fois moins cher.
Sur la rive suédoise du fjord qui démarque les deux voisins scandinaves, Lasse Lundh, directeur du projet, s'arrache les cheveux: "Si cette grue devait aller de l'autre côté, il faudrait d'abord la dédouaner et payer la TVA norvégienne. Ca veut dire plus de paperasse, plus de travail et, bien sûr, plus de coûts".
Et lorsqu'un ouvrier suédois passe, ne serait-ce qu'un bref moment, en Norvège, son employeur doit s'inscrire sur le registre norvégien des entreprises et s'acquitter de cotisations patronales locales s'appliquant à la période travaillée.
Pour cause de factures libellées en trois devises différentes (couronnes norvégiennes et suédoises, euros) et assujetties à deux régimes fiscaux, l'entrepreneur, la société allemande Bilfinger-Berger, a pour sa part dû embaucher un comptable supplémentaire.
"C'est frustrant mais c'est comme ça. Les règles sont les règles", se résigne Katrin Heinisch, responsable financière de la société.
Bilfinger-Berger a déjà construit plusieurs ponts sur le Rhin entre l'Allemagne et la France: pour contourner les problèmes de frontières, chaque nouvel ouvrage tombe, en alternance et le temps de sa construction, sous la juridiction d'un seul des deux pays.
Une demande a été faite en ce sens pour le pont de Svinesund mais les autorités norvégiennes ont refusé.
"Une entreprise devrait savoir que lorsqu'elle construit un pont entre deux pays, elle doit rendre des comptes à deux régimes fiscaux", explique-t-on au ministère norvégien des Finances.
Le problème va encore se compliquer dans la phase de finition, lorsque les ouvriers attaqueront la partie centrale du pont. Difficile alors de discerner clairement la frontière et d'enregistrer avec précision les allées et venues de centaines de personnes.
"On essaie d'adopter un système de pourcentage de présence de sorte que les ouvriers n'aient pas à garder l'oeil sur leur montre", souligne Katrin Heinisch.
Le pont de Svinesund devra être fin prêt pour une inauguration prévue le 7 juin 2005, date symbolique marquant... la dissolution de l'union qui rassemblait la Suède et la Norvège en un seul et même royaume entre 1814 et 1905.
"C'est une échéance serrée qui nous laisse peu de temps et les formalités administratives sont un problème supplémentaire", remarque Lasse Lundh.
Une fois le pont bâti, ce sera toutefois au tour de l'administration norvégienne d'être hantée par un véritable cauchemar.
Les douanes devront en effet alors lutter contre la contrebande tandis que des milliers de Norvégiens emprunteront l'ouvrage chaque semaine pour s'approvisionner en Suède, où l'alcool et la viande coûtent environ deux fois moins cher.