Dans le cadre de son « Prix du développement durable», Urbanistes sans frontières (USF) lance un concours international : «Restructuration écologique d'un bidonville et adaptation au changement climatique». A l'issue de cette compétition à laquelle 34 pays sont invités à participer, trois projets pilotes seront sélectionnés et réalisés dans trois pays.
L'ONG Urbanistes sans frontières (USF) organise, dans le cadre de son événement international «Prix USF du Développement Durable» en faveur d'une gouvernance mondiale et écologique des bidonvilles, un concours international : «Restructuration écologique d'un bidonville et adaptation au changement climatique».
Soutenu par le centre du patrimoine mondial de l'Unesco et le Partenariat français pour la ville et les territoires (PFVT), le concours, auquel trente-quatre pays sont invités à participer, permettra de concrétiser trois projets pilotes dans trois pays. Le lancement officiel de la compétition aura lieu le mercredi 19 octobre lors d'une réception au siège de l'Unesco, à Paris.
Les pays, choisis dans un souci d'équité, ont été invités à présenter plusieurs idées de réaménagement de bidonvilles. L'Inde et le Brésil, avec une densité de population particulièrement forte, proposeront les projets de deux de leurs villes. «L'objectif de ce concours est d'attirer l'attention des dirigeants locaux et des habitants de ces pays pour une meilleure gestion de l'eau, des déchets, de l'énergie et des déplacements», explique Maggie Cazal, présidente-fondatrice d'USF. «La plupart des bidonvilles présente des risques d'inondations et de glissements de terrains, nous visons la recherche de solutions globales. Plus d'un milliard de personnes vivent dans des situations difficiles, si l'évolution de l'urbanisation continue de la sorte, un tiers de la population vivra dans des bidonvilles», précise la présidente d'USF. Et d'ajouter : «Notre approche est d'ouvrir ces zones vers les villes tout en favorisant le développement économique notamment avec l'artisanat local et la formation des habitants, en partenariat avec les associations et les ONG locales. Nous prévoyons des constructions en dur avec des matériaux écologiques et locaux. De même, nous escomptons laisser de la place aux espaces publics tels que des jardins, que les bidonvilles ne connaissent pas».
Un travail de longue haleine
Le concours se traduit par plusieurs grandes étapes. Dans un premier temps, le lancement officiel, à compter du 19 octobre. Dès janvier 2012, USF mettra en place des ateliers à Paris visant à analyser le contexte de ces pays pour mieux cibler et choisir les projets réalistes. En juin, un jury national de chaque pays, composé d'élus, de professionnels locaux, d'institutions internationales et d'ONG locales, aidés d'USF choisiront un projet. Enfin, en novembre, un jury international comprenant une soixantaine d'acteurs dans les domaines de l'architecture et du développement durable, choisira trois projets dans trois villes différentes. S'en suivra une exposition de tous les projets présentés au siège de l'Unesco à Paris.
Le concours, chapeauté tout le long par USF, nécessite un travail de longue haleine. Les trois lauréats resteront au moins six mois à Paris pour améliorer leur projet et rechercher des fonds. Une ouverture des chantiers est espérée pour la fin 2014.
«Le bidonville n'est pas une fatalité, nous voulons à travers ce concours donner l'exemple et faire que les gens en sortent», conclut Maggie Cazal.