AVANT-APRES. Dans un vieil appartement parisien de 60 m2, en rez-de-chaussée, modernité et luminosité signent leur grand retour. Et ce, grâce à une décoration de style industriel combinée à des verrières qui laissent le champ libre à la lumière. Reportage.
On ne le dira jamais assez, la luminosité dans un appartement est une préoccupation majeure. Encore plus lorsqu'il s'agit d'un appartement en rez-de-chaussée. Dans cette position, en ville, un appartement se voit souvent privé de lumière une grande partie de la journée. A cause d'immeubles qui dissimulent le soleil par exemple.
Pour cet appartement parisien de 60m2, en rez-de-chaussée, plongé dans l'obscurité, la partie était loin d'être gagnée. A cause de sa position donc, mais aussi de son agencement et de sa décoration. "Mes clients sentaient qu'il y avait du potentiel, ce qui était vrai. Malgré tout, nous pouvions le transformer en un espace moderne et lumineux", explique Charlotte Féquet, architecte d'intérieur et maître d'œuvre du chantier. "Amener de la lumière constituait la problématique majeure. Nous souhaitions créer des espaces liés entre eux. Nous avons donc opté pour des séparations vitrées, que la lumière puisse traverser partout". Pour ce faire, l'appartement a été pensé tout en verrière. Une nouvelle pièce a été créée en avançant la cuisine. L'essentiel de la lumière vient justement de cette nouvelle pièce, par sa fenêtre donnant côté rue. Cet apport en luminosité est projeté dans la cuisine et le salon par une verrière. Toujours par un système de verrières, salon, chambre principale et salle de bains restent connectées tout en étant séparés.
Illuminer et dépoussiérer
Mais la luminosité ne transite pas uniquement par des verrières. L'agencement et la décoration remplissent aussi cette mission. Or, avant travaux, ces derniers commençaient à dater. "L'appartement était vieillot. Les meubles étaient sombres et disparates. La salle de bains et la chambre, séparées de gros pavés de verre typiques des années 1980...", raconte Charlotte Féquet. Mais désormais, tous ces éléments désuets et d'une autre époque ont laissé place à une décoration industrielle. Le résultat à découvrir en pages suivantes...
Maître d'ouvrage : NC
Maître d'oeuvre : Charlotte Fequet
Lieu : XIXème arrondissement Paris
Surface : 60 m2
Durée des travaux : environ 3 mois
Coût des travaux : 25.000 euros avec une moitié des travaux réalisée par les clients. Sinon, environ 50.000 euros.
Avant : Une entrée trop directe
Avant travaux, l'entrée n'était pas délimitée et donnait directement sur un salon plongé dans l'obscurité.
Après : Une porte d'entrée délimitée
Une séparation a été ajoutée pour matérialiser et délimiter l'entrée du reste de l'appartement. N'allant pas jusqu'au plafond, elle sert aussi de petite étagère et à un porte manteau, qui, esthétique oblige, reste invisible vu du salon.
Avant : Un salon sombre et délaissé...
Pièce maîtresse de l'appartement, à l'origine, le salon brillait... par son obscurité. Il souffrait de sa position en rez-de-chaussée, et était desservi par un sol en teck très sombre et un mobilier dépareillé qui l'était tout autant.
Après : Un salon qui devient lumineux et branché
"Pour le salon le choix s'est porté sur un mur de briques de parement en plâtre. Cela apporte une touche industrielle et une allure de loft à l'américaine", avance Charlotte Féquet. Un petit coup de peinture donc, mais aussi un réagencement et, bien sûr, un changement de mobilier. La table basse en palette et un caisson militaire en guise de meuble TV, apportent une touche industrielle, complémentaire au mur de briques. La fenêtre amène de la luminosité qui donne la réplique au sol en teck. Ce dernier a été ciré, pour obtenir un aspect plus clair et plus proche du chêne que la couleur d'origine, plutôt rouge.
Avant : Une cuisine fonctionnelle mais vieillotte
Avec ses meubles bas standards et son électroménager classique, la cuisine était plus fonctionnelle que belle. De plus, son mobilier rouge foncé assombrissait l'espace et la peinture orange criard du mur de séparation commençait à s'écailler.
Après : Une cuisine qui perd de l'espace mais gagne en luminosité
De manière à créer une nouvelle chambre, l'espace salle à manger, salon et cuisine a été réduit en avançant la cuisine. Si la surface a diminué de 9,8 m2 au profit de la nouvelle pièce, elle demeure suffisamment grande. L'agencement optimisé des meubles, leurs teintes claires et la verrière laissent traverser la lumière venant de la fenêtre côté rue.
Excepté le réfrigérateur au design rétro, la cuisine est équipée de meubles bas se prolongeant en petit bar tenu par un cerclage en acier. Cerclage en écho à la structure des verrières, mais aussi aux pieds de la table et aux chaises d'écoliers de la salle à manger. Style indus' oblige.
Excepté le réfrigérateur au design rétro, la cuisine est équipée de meubles bas se prolongeant en petit bar tenu par un cerclage en acier. Cerclage en écho à la structure des verrières, mais aussi aux pieds de la table et aux chaises d'écoliers de la salle à manger. Style indus' oblige.
Une nouvelle pièce de presque 10 m2
Rapetisser la cuisine a permis à l'appartement de se changer en F3. Désormais, derrière la cuisine, une chambre de 10m2 projette sa lumière à travers la verrière."L'apport en lumière naturelle est plus important côté rue et la verrière la laisse traverser, pour illuminer la cuisine et le salon", précise Charlotte Féquet. Un petit muret de séparation a été créé pour installer la verrière et une partie plus large pensée pour faire une place au frigo. Côté décoration, la simplicité est de mise pour cette chambre d'amis.
Avant : Une chambre sans intimité
Initialement, l'espace chambre était presque complètement ouvert sur la salle de bains et le salon. Ce qui posait un réel problème d'intimité. Le peu de luminosité dans la pièce passait à travers des cloisons épaisses, en pavés de verre. Un détail très connoté années 1980 qui vieillissait la pièce.
Après : Une chambre ouverte qui garantit l'intimité
Le premier atout de la verrière consiste en sa capacité à séparer sans cloisonner. Cette chambre en est la preuve. Une verrière a été installée entre chaque espace pour laisser circuler la lumière et délimiter les pièces, autant visuellement que physiquement. "Pour l'intimité, des rideaux ont été installés entre la salle de bains et la chambre", explique Charlotte Féquet. Tout simplement.
Avant : Des toilettes banales
Sans réelle mise en valeur, les toilettes étaient réduites à leur simple fonction.
Après : Des toilettes en ardoises
Si les toilettes d'origine ont été conservées, la surface a été revalorisée. Un revêtement ardoise, sur lequel il est possible d'écrire à la craie, recouvre désormais les murs. Ce qui en plus d'en faire un espace original, transforme ces toilettes en un lieu feutré et intimiste.
Avant : Une baignoire encombrante
Cette salle de bains était marquée par une baignoire d'angle gourmande en m2. Une fois encore, le choix des couleurs du mobilier assombrissait l'espace.
Après : Une salle de bains lumineuse et optimisée
Premiers gros changements : la simple vasque cède sa place à une double et la baignoire à une douche à l'italienne. Plus compacte, cette dernière libère des m2. Les carrelages blancs, quant à eux, illuminent la pièce. Ensuite, "pour les murs, nous avons opté pour un aspect brut avec un mur OSB, soit du bois compressé", ajoute Charlotte Féquet.
Avant : Un extérieur inexploité
Ternes et inexploités, ces extérieurs n'étaient clairement pas mis en valeur.
Après : Des extérieurs vivants
"Les barreaux des fenêtres ont été repeints et des bambous apportent désormais une touche de verdure", développe Charlotte Féquet. Des extérieurs plus lumineux et chaleureux, comme une mise en bouche avant de pénétrer à l'intérieur.