Acteur historique du BTP et 4ème groupe français de construction, Spie Batignolles - repris récemment par 78 de ses cadres dirigeants - a dévoilé ses nouvelles orientations stratégiques.

«Nous revendiquons notre passé prestigieux. D’ailleurs, à la différence d’autres groupes qui se tournent vers les activités de service, notre projet est clairement articulé sur la construction» a déclaré François-Xavier Cledat, Pdg de Spie Batignolles a l’occasion d’une rencontre avec la presse organisée par l’Association des Journalistes de la Construction.

Le message est clair. Si les dirigeants ont tenu à donner un coup de jeune à leur logo, ils ont souhaité conserver le nom « Spie Batignolles » et ses 150 ans d’histoire de la construction qui lui sont attachés.

Cet attachement à l’histoire du groupe n’empêche pas les évolutions. Après l’expérience réussie de l’actionnariat des salariés lors du RES de 1997, Spie Batignolles a commencé à écrire les nouvelles pages de son histoire.

L’acte fondateur du nouveau Spie Batignolles a été scellé le 5 septembre dernier avec la prise de contrôle de l’entreprise par 78 cadres dirigeants dans le cadre d’un LMBO (leverage management buy-out). "Nous avons emprunté 10 millions d'euros sur 7 ans pour réaliser le LMBO, nous devrons rembourser en versant des dividendes correspondant à environ 10 % de nos résultats. La pression de la dette n’est donc pas très forte", a précisé François-Xavier Clédat.

Cette opération a été réalisée avec le soutien de Barclays Private Equity France, Amec conservant 49% du capital. Rappelons que depuis la fin du RES (mars 2003), le groupe britannique Amec était devenu l’unique actionnaire du français.

Fort de cette nouvelle structure, Spie Batignolles a présenté sa nouvelle stratégie qui, selon le directeur général François-Xavier Anscutter, repose sur un principe fondamental «créer et partager de la valeur avec nos clients».
Pour cela, l’équipe de Spie Batignolles a mis au point une politique de marque innovante pour le secteur. C’est ainsi qu’est née, il y a un peu plus de 2 ans, la marque Concertance®. «Cette offre de partenariat est destinée à créer et à partager de la valeur par une action très en amont auprès de chaque client» explique François-Xavier Anscutter. Et le directeur général du groupe de citer en exemple le cas du chantier des souffleries aéroacoutiques de Saint-Cyr pour PSA et Renault. Le budget prévu était de 30 millions d’euros. Comme la plupart des entreprises de construction sollicitées, Spie Batignolles a répondu avec une offre chiffrée aux alentours de 42 millions d’euros. Face à ce qui se présentait comme une impasse, Spie Batignolles a convaincu la maîtrise d’ouvrage d’adhérer à la démarche de Concertance®. Durant 5 mois, un groupe projet a travaillé sur l’élaboration d’un nouveau cahier des charges en tenant compte des souhaits du client et de la faisabilité du projet. «Finalement, le projet a été quelque peu modifié, mais nous sommes resté dans l’enveloppe de 30 millions d’euros. Le chantier a été livré dans les temps et sans dépassement de budget» précise François-Xavier Anscutter.

Aujourd’hui, 48 projets ont été réalisés sous la marque du partenariat Concertance® pour un chiffre d’affaires de 150 millions d’euros. 50 autres projets sont à l’étude annonce Spie Batignolles.
Une autre marque a été créée en mai dernier. Sous le nom de Présance®, elle regroupe les solutions de maintenance.

Aujourd’hui, le groupe est le 4ème major français, derrière Vinci, Bouygues et Eiffage. Spie Batignolles intervient dans plusieurs métiers : la construction (bureaux, usines, bâtiments public) ; les fondations spéciales et les travaux souterrains ; la maintenance de sites industriels et de bâtiment ; et enfin l’immobilier de bureaux et les concessions (tramway, parking, piscine).

Avec 40 implantations, Spie Batignolles est fortement implanté sur le marché français, mais le groupe également présent dans 5 pays d’Europe. A l’export, il est surtout présent sur des marchés à forte valeur ajoutée technique comme les fondations spéciales ou les travaux souterrains.

Côté résultat, le groupe Spie Batignolles devrait réaliser un chiffre d'affaires 2003 de 770 millions d'euros, en baisse de 2,8% par rapport aux 792 millions d’euros de 2002, a annoncé François-Xavier Clédat.
«Mais nous visons un résultat net de 3%» indiqué le Pdg qui a tenu à rappeler le caractère transitoire de l’année 2003. François-Xavier Clédat a également insisté sur la solidité de la structure financière avec une trésorerie nette supérieure à 100 millions d’euros en moyenne. Un petit trésor de guerre qui pourrait servir à quelques acquisitions mineures si les occasions se présentaient. «Nous voulons croître, mais uniquement sur nos axes stratégiques» a déclaré François-Xavier Clédat.

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