Six paysagistes audacieux récompensés (diaporama)

Une contrainte stimulante

Un bel espace vert achevé masque souvent les difficultés de mise en œuvre de départ. Pourtant, Emeric Leboucher, lauréat de la catégorie « Harmonie et intégration » reconnaît que le jardin et les terrasses qu'il a réalisés étaient soumis à une restriction du client : « tout le parc devait être en harmonie avec la maison traditionnelle ». Une contrainte technique qui n'a pourtant pas freiné le jeune paysagiste : « ce type d'impératif donne du piment à notre travail. Pour établir une symétrie entre le bâtiment et l'espace vert qui l'entourait, j'ai eu l'idée de placer une rosace au pied de la maison et une autre, au cœur du jardin, en écho. Et pour que le dallage au sol s'allie au mieux avec la pierre de pays de la maison, j'ai sélectionné une teinte naturelle », précise-t-il.

 

Trouver des solutions malgré les aléas du terrain, c'est également le défi qu'a relevé Richard Pinçon, lauréat de la catégorie « Créatif et contemporain » : « d'un côté, il y avait la villa et de l'autre une route. Difficile donc de créer une ambiance « zen » ». Mais pas impossible ! A l'aide de bambous pour masquer la rue et de l'installation de petites fontaines d'où coulent aujourd'hui un mince filet d'eau, l'ambiance auparavant agitée du lieu est devenue propice au calme et à la détente.

 

Invitation à la balade

 

Cette volonté de transformer les difficultés techniques des terrains en atout n'a pas été réalisée au détriment de l'originalité des espaces verts. Sébastien Manceau, qui est arrivé en tête de la catégorie « Ambiance et atmosphère » explique : « je ne voulais pas de quelque chose de linéaire. J'ai donc choisi des formes décrochées pour réaliser une terrasse sur plusieurs niveaux. De chaque côté, les végétaux qui l'entourent structurent le paysage et le rendent moins monotone ».

 

Sylvie Maréchal et Bertrand Tessier, vainqueurs de la catégorie « Mélodie du mouvement » voulaient également sortir des sentiers battus. Les deux paysagistes, qui devaient réaliser un chemin entre une rue et la porte d'entrée d'une maison plus haute, d'environ 2,50 mètres sur 15 mètres de long, ont fuit l'idée d'un escalier droit : « plutôt que d'installer de bêtes marches banales, nous avons opté pour un dallage Manoir Gironde configuré par paliers ». Le résultat est surprenant. Cette création, à l'image de toutes les autres n'est pas purement fonctionnelle, elle transforme chaque jardin en un espace unique qui invite, au contraire, le promeneur à la balade et à la flânerie.