EN IMAGES. Depuis avril 2017, la sortie des catacombes de Paris, dans le XIVe arrondissement de Paris, a changé de visage. La porte de sortie du site historique a été entièrement réaménagée pour permettre aux visiteurs de reprendre leurs esprits en douceur. Découverte.
C'est une nouvelle expérience que peuvent vivre les visiteurs des catacombes de Paris. Depuis avril 2017, la sortie, située Avenue René Coty (XIVe arrondissement), a été entièrement réaménagée par l'agence d'architecte Yoonseux. Cette dernière a en effet remporté le concours lancé par la ville de Paris. La mairie a été séduite "par le travail plastique et notre capacité à transformer les images en réalité", nous raconte Philippe Seux, architecte du projet.
Ce projet était "compact et contraint" parce qu'il devrait par exemple prendre en compte les différentes fonctions du bâtiment tout en maintenant son usage et ce dans un délai réduit. Pendant les six mois de travaux, les équipes de la maîtrise d'œuvre ont dû par exemple assurer la ventilation des sous-sols pour assurer la sécurité des visiteurs mais aussi pour éviter la propagation de champignons.
Le site a été fermé uniquement pendant un mois, le temps de permettre aux équipes de travailler sur la partie sous-sol et de transférer le poste de sécurité, initialement installé à Denfert-Rochereau, dans ce nouveau bâtiment. Bâtiment qui accueille aussi la sortie des catacombes, bien entendu, mais également la boutique et son propre accès, le poste de contrôle, les bureaux du personnel et les locaux techniques. "Dans cet espace contraint, nous devions faire vivre l'ensemble de ces usages", nous explique l'architecte.
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Proposer une lumière tamisée
Pour cette réalisation, l'architecte avait la volonté de "remettre au jour le visiteur", après que celui-ci ait remonté "l'escalier de 18-20 mètres qui le sépare des galeries". L'idée était de "proposer une lumière tamisée", "un lieu sans aspérité", "traité comme un grand meuble", décrit Philippe Seux.
Le Corian s'est imposé de lui-même
L'architecte a donc choisi de créer de grandes parois blanches en Corian fissurées sur la partie haute. L'agence travaille cette matière depuis déjà quelques années. Pour ce projet, le Corian s'est imposé à double titre : "sa qualité plastique d'assemblage" et sa capacité de ne pas développer de champignons.
Laisser le visiteur seul avec ses émotions
Connaissant les qualités du Corian, l'agence a choisi de le gaufrer pour le rendre extrêmement rigide. Pour faire entrer la lumière, dans le bâtiment, l'architecte a travaillé la matière en proposant des sortes de fissures dans le mur pour un "effet dedans-dehors", nous confie Philippe Seux. Il poursuit : "l'objectif était d'amener de la lumière mais pas seulement. Nous souhaitions que le visiteur soit seul avec ses émotions en sortant des catacombes. De la même manière, le regard des passants extérieurs ne peut pénétrer dans le bâtiment".
Une paroi en Corian, double épaisseur
L'avantage du Corian, dans cette réalisation, c'est qu'il "n'y a pas de joint du tout". Tout est réassemblé. Ce matériau est "aussi le seul à avoir un avis technique sur de telles dimensions", souligne Philippe Seux. Pour un meilleur rendu esthétique, l'agence a décidé de "doubler la matière et de poser des parois de 24 mm d'épaisseur, contre 12 mm normalement. "Cela nous a permis de nous affranchir de l'ossature arrière", nous explique l'architecte. La paroi tenant à une ossature en haut et en bas uniquement. Cela a été possible grâce à la rigidité de la matière ainsi travaillé.
A l'abris des regards
La paroi s'étire sur 7 à 8 mètres de long et sur près de 5,5 mètres de haut. Derrière les fissures, l'agence a installé les bureaux. Des espaces protégés de la vue des visiteurs grâce aux fissures. Si le personnel n'est pas vu des visiteurs, ces derniers sont également protégés de la vue des bureaux pour ne pas les déranger dans leur "retour à la lumière".
Retour à la lumière
"Nous avons choisi du blanc pour ce retour à la lumière pour le contraste saisissant avec le sous-sol", ajoute enfin Philippe Seux.
