"Grave maladresse" pour les uns, "affront à l'opinion publique" pour les autres : le feu vert donné par le gouvernement au projet de contournement autoroutier de Bordeaux, avant la fin d'un débat public en cours, suscite une polémique en Gironde.
Ulcérés par les résultats du Comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire (CIADT) du 18 décembre, qui a inscrit, sans conditionnel, le projet parmi ceux "qui seront réalisés ou engagés d'ici 2012", les membres de la commission chargée d'organiser le débat public viennent de démissionner en signe de protestation.
"Le gouvernement a commis une grave maladresse, il est hors de question de revenir sur notre décision", commente le Pr Pierre Sadran, un des six membres de la Commission particulière du débat public (CPDP) en charge de cette consultation qui aura coûté environ un million d'euros.
Pour Dominique Moyen, qui préside la commission depuis un an, il est clair que "le débat public n'a pas été honoré comme la loi le veut", même si ce "débat n'a pas été bidon et a eu lieu".
Six réunions publiques, sur les huit prévues entre début octobre et fin janvier, ont permis de poser les trois questions au menu : opportunité d'un contournement, choix d'un tracé et conditions de réalisation.
L'objectif de l'autoroute à péage qui doit relier l'A10 et la N10, au nord, à l'autoroute A63, au sud, est de décongestionner une rocade bordelaise saturée par les poids-lourds. Mais certains restent opposés au "tout-routier".
Dans un effort d'apaisement, le député-maire UMP de Bordeaux, Alain Juppé, a souligné lundi que "le gouvernement était tout à fait libre de donner son point de vue" sans que "cela ne nuise au travail de la commission".
"Il reste un grand champ de discussions, notamment sur le tracé", a ajouté le président de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), avant que la collectivité ne vote - sans surprise - un avis favorable à un contournement par l'ouest.
Si de nombreuses voix soutiennent cette option, le débat public devait tout de même permettre de discuter du tracé, d'autant plus important qu'il s'inscrit dans un paysage de vignobles : à l'est par l'Entre-deux-Mers, à l'ouest, par le Médoc.
Favorable au contournement, le président PS du Conseil général de Gironde, Philippe Madrelle, n'en a pas moins regretté "la méthode qui consiste à communiquer avant que les instances normalement saisies aient pu mener à bien leurs travaux".
Pour les Verts, "bafouer le droit et l'opinion publique est dangereux, grave et révélateur d'une faiblesse de fond". Selon eux, le débat public "a fait clairement apparaître que les arguments défavorables au projet sont nombreux" et partagés par beaucoup.
Plus virulent, le collectif d'associations "Bordeaux Incontournable", partisan des transports alternatifs (cabotage maritime, ferroutage) a dénoncé une "parodie" de débat et une "imposture démocratique".
Philosophe, le président de la commission démissionnaire préfère voir dans cette péripétie un manque d'expérience, soulignant qu'"en France, le débat public est une procédure en train de s'inventer".
"Le gouvernement a commis une grave maladresse, il est hors de question de revenir sur notre décision", commente le Pr Pierre Sadran, un des six membres de la Commission particulière du débat public (CPDP) en charge de cette consultation qui aura coûté environ un million d'euros.
Pour Dominique Moyen, qui préside la commission depuis un an, il est clair que "le débat public n'a pas été honoré comme la loi le veut", même si ce "débat n'a pas été bidon et a eu lieu".
Six réunions publiques, sur les huit prévues entre début octobre et fin janvier, ont permis de poser les trois questions au menu : opportunité d'un contournement, choix d'un tracé et conditions de réalisation.
L'objectif de l'autoroute à péage qui doit relier l'A10 et la N10, au nord, à l'autoroute A63, au sud, est de décongestionner une rocade bordelaise saturée par les poids-lourds. Mais certains restent opposés au "tout-routier".
Dans un effort d'apaisement, le député-maire UMP de Bordeaux, Alain Juppé, a souligné lundi que "le gouvernement était tout à fait libre de donner son point de vue" sans que "cela ne nuise au travail de la commission".
"Il reste un grand champ de discussions, notamment sur le tracé", a ajouté le président de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), avant que la collectivité ne vote - sans surprise - un avis favorable à un contournement par l'ouest.
Si de nombreuses voix soutiennent cette option, le débat public devait tout de même permettre de discuter du tracé, d'autant plus important qu'il s'inscrit dans un paysage de vignobles : à l'est par l'Entre-deux-Mers, à l'ouest, par le Médoc.
Favorable au contournement, le président PS du Conseil général de Gironde, Philippe Madrelle, n'en a pas moins regretté "la méthode qui consiste à communiquer avant que les instances normalement saisies aient pu mener à bien leurs travaux".
Pour les Verts, "bafouer le droit et l'opinion publique est dangereux, grave et révélateur d'une faiblesse de fond". Selon eux, le débat public "a fait clairement apparaître que les arguments défavorables au projet sont nombreux" et partagés par beaucoup.
Plus virulent, le collectif d'associations "Bordeaux Incontournable", partisan des transports alternatifs (cabotage maritime, ferroutage) a dénoncé une "parodie" de débat et une "imposture démocratique".
Philosophe, le président de la commission démissionnaire préfère voir dans cette péripétie un manque d'expérience, soulignant qu'"en France, le débat public est une procédure en train de s'inventer".