Avec 35 km et plus de 100.000 habitants tout au long de son tracé, le Périphérique parisien est l'un des axes les plus bruyants de la capitale qui assure un quart des déplacements locaux. Expérimenté depuis 2012, un nouveau revêtement goudronné doit être mis en place sur 3,3 km au cours de l'été, afin de réduire la nuisance sonore du boulevard.
La Ville de Paris va dépenser 3,4 M€ afin d'installer un enrobé bitumineux antibruit sur les chaussées du boulevard périphérique de certains secteurs particulièrement fréquentés. En tout, huit secteurs, d'une longueur totale de 3,3 km (soit près de 10 % de l'ensemble du boulevard circulaire) seront revêtus d'un enrobé permettant de réduire les nuisances d'environ -7 dB au niveau du terre-plein central (soit une division par 4 de la puissance sonore), sur un niveau relevé de 81 dB provoqué par le million de véhicules qui l'empruntent quotidiennement. Au niveau des immeubles bordant l'axe routier, la réduction sonore serait de l'ordre de -2,2 à -4,3 dB.
Les travaux, qui auront lieux au cours des fermetures nocturnes du boulevard, se dérouleront entre les mois de juillet et de septembre 2013 et concerneront le secteur entre porte Maillot et porte des Ternes (17e arrondissement), la porte d'Italie (13e), et les portes de Choisy et d'Orléans (14e). Le revêtement antibruit, était testé depuis la fin du mois de juin 2012 sur une portion de 200 mètres entre la porte de Vincennes et le pont de Lagny (12e). L'enrobé acoustique de haute adhérence pour couche de roulement à granulométrie étudiée est lié par des élastomères hydrocarbonés de type SBS (styrène-butadiène-styrène) Colflex.
Réduction de la vitesse de 10 km/h
Outre ce revêtement antibruit, la mairie de Paris souhaite également abaisser la vitesse maximale autorisée sur le boulevard Périphérique de 80 km/h à 70 km/h. La précédente réduction était intervenue en 1993. "Baisser la vitesse de 10 km/h représente, la nuit, une baisse de l'ordre de 1 à 1,5 dB du niveau, ce qui correspond à 20 % de véhicules en moins", explique une note de la municipalité. D'après une synthèse de plusieurs études réalisée par l'association francilienne Bruitparif, 40.000 personnes résidant le long du boulevard circulaire seraient soumises quotidiennement à un bruit excédant la valeur limite journalière admise. "La baisse de la vitesse sur le périphérique est une mesure qui économiquement coûte peu cher et a une efficacité environnementale forte", fait valoir Yves Dutrey, adjoint au maire de Paris en charge de l'environnement.
La couverture totale du périphérique, qui vient de fêter ses 40 ans, fût un temps envisagée mais n'est plus à l'ordre du jour, en raison du coût trop élevé. En 2000, trois projets avaient été inscrits au contrat de plan 2000-2006 signé entre l'Etat et la région : ils concernaient la porte de Vanves et celle des Lilas, achevées, et la porte de Champerret, aujourd'hui abandonnée. Dernière solution, l'installation d'écrans phoniques permet également d'atténuer le bruit aux abords de l'ouvrage : à ce jour, le Périphérique parisien dispose de 24 zones recouvertes de 51.100 m², soit 14 km de voies linéaires. Grâce à toutes ces mesures et dispositifs, le "Périph'" cessera peut-être finalement d'être "une enceinte de béton, de véhicules, de bruit et de CO2", comme la définissaient les architectes Pierre-Alain Trévelo et Antoine Viger-Kohler dans leur étude prospective de l'insertion urbaine de l'ouvrage.