Avec l'entrée en application de la RT 2012, calée sur le label Effinergie neuf de 2007, le collectif Effinergie a continué de travailler sur de nouveaux labels adoptant une vision plus large de l'impact énergétique des bâtiments. Il lance donc le label «Effinergie +», une évolution de la certification des édifices énergétiquement efficaces plus poussée (20 % d'amélioration), et initie en parallèle une expérimentation d'un an vers les bâtiments à énergie positive. Explications.
L'association Effinergie, créée en 2006, a lancé son premier label en 2007, devenu «BBC-Effinergie» grâce à sa reprise dans la Réglementation Thermique. Il ciblait une consommation énergétique moyenne de 50 kWhep/m²/an. En 2009, le collectif mettait en place le label «Rénovation» pour les logements anciens. Aujourd'hui, avec l'entrée en application progressive de la RT 2012 (calée sur le label Effinergie neuf de 2007), une nouveau label fait son apparition : «Effinergie +».
Fruit de nombreuses contributions et témoignant du fort dynamisme du secteur, ce nouveau label apporte trois progrès par rapport à son prédécesseur, le label «BBC-Effinergie» : tout d'abord, la consommation énergétique moyenne passe de 50 à 40 kWhep/m²/an (soit 20 % d'amélioration) afin d'inciter à la construction de bâtiments encore moins gourmands. Ensuite, «Effinergie +» mobilise les occupants sur la totalité des consommations d'énergie en rendant obligatoire une évaluation des consommations mobilières (électronique et électroménager notamment). Il prône ainsi l'installation de compteurs de consommation liée aux prises de courant. Enfin, il souhaite encourager le développement de la production locale d'énergie renouvelable.
Vers des bâtiments à énergie positive
Pour aller encore plus loin, l'association a lancé une expérimentation pilote sur les bâtiments à énergie positive, c'est-à-dire ceux dont la consommation en énergie primaire non renouvelable est inférieure à leur propre production d'énergie. S'il n'a pas vocation à devenir un label dans l'immédiat, le référentiel doit permettre l'expérimentation sur toute une année.
Une orientation souhaitée est l'acceptation d'un droit à «l'écart à l'énergie positive», c'est-à-dire à l'existence d'une inégalité entre les différentes zones géographiques de France. Cet écart dépendra de plusieurs facteurs : la zone climatique et l'altitude du bâtiment (afin de ne pas favoriser que les bâtiments situés au bord de la Méditerranée, au climat plus doux et ensoleillé) ; la densité urbaine (afin de ne pas pousser à l'étalement) ; la présence d'un réseau de chaleur ou de froid utilisant les énergies renouvelables et la capacité à utiliser du bois ; et le type de bâtiment (afin de tenir compte des usages différents entre un logement et un bureau par exemple).
Le travail d'expérimentation pilote sera réalisé conjointement par Effinergie, les maîtres d'ouvrage et les organismes certificateurs afin d'aider à la définition future de l'énergie positive. Les acteurs seront incités à intégrer progressivement l'énergie grise et l'impact mobilité* (qui fait par ailleurs l'objet d'un groupe de travail avec le CSTB).
* limitation des consommations d'énergie et des émissions de CO2 liées aux déplacements des occupants du bâtiment.
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