Parallèlement à son activité de créateur de mobilier contemporain, Lucien Cassat fabrique des cabanes en châtaignier dans la Creuse. Qu’elles soient suspendues aux branches d’un arbre ou simplement nichées dans un creux entre deux rochers, toutes procurent des sensations inédites. Portrait d’un artisan artiste à travers quelques-unes de ses réalisations.

Tout commence il y a 30 ans par un coup de foudre pour un arbre très répandu dans la région du Limousin mais peu exploité : le châtaignier. Conscient de la mauvaise image dont souffre cette essence même auprès des paysans, Lucien Cassat va tout faire pour lui redonner ses lettres de noblesse… allant même jusqu’à quitter son emploi de conseiller en création d’entreprise ! Plein d’enthousiasme, il argumente : «le châtaignier possède de nombreuses qualités. D’un point de vue technique, il est très flexible et d’un point de vie esthétique, il prend un aspect gris argenté absolument unique». Il ajoute : «Ce bois est exploitable à chaque période de sa croissance. Vers 2 ans, on l’utilise en vannerie, à 5 ans ont en fait des canes et entre 8 et 10 ans pour les clôtures».

Collaboration avec des créateurs de renom
Dans les années 90, Lucien Cassat décide de créer - à Fursac, dans la Creuse - sa propre structure. Baptisée «Lou Fagotin», elle est spécialisée dans la fabrication de meubles contemporains en châtaignier. Son inspiration ? Il va la puiser dans les traditions, dans les arts populaires limousins ou africains. Il se rappelle de ses débuts «difficiles» en quête de reconnaissance de la part des professionnels de la filière bois et du monde de la décoration : «on me prenait pour un fou car j’utilisais le bois sans le débarrasser de ses écorces».

Finalement, ses efforts payent : le châtaignier finit par intéresser des créateurs de renom. Il collabore avec Castelbajac, Garouste, Christian Liaigre, Réna Dumas, Sylvain Dubuisson, Christian Duc… Il en résulte une collection de meubles contemporains originale pouvant s’harmoniser aussi bien avec le jardin et qu’avec la maison. «La travail avec ces créateurs est très enrichissant. Ils portent sur le matériau un regard différent du mien» explique Lucien Cassat tout en ouvrant la porte de ce qu’il appelle «sa caverne d’Ali-Baba». Il s’agit d’un immense hangar dans lequel sont stockées des montagnes de meubles. Chacun évoque un souvenir : ici un banc distribué à un parc d’attraction, là des pièces destinées à rejoindre bientôt le Fonds National d’Art Contemporain et plus loin d’un meuble pour aménager un club de vacances.

Refuges en pleine nature
Mais plus que son mobilier, ce qui fait vraiment vibrer Lucien Cassat en ce moment ce sont ses cabanes ! Il vient d’en construire une dizaine réparties sur une vaste parcelle située à seulement quelques mètres de son atelier. Toutes obtenues uniquement grâce à des matériaux sains : paille, coton et… châtaignier, bien sûr ! La plus grande d’entre elles est surnommée «la cabane du trappeur». Elle ne possède ni l’eau ni l’électricité. «Ce qui m’intéresse, c’est d’habiter la nature, de retrouver des sensations oubliées, même de nous, les ruraux» explique-t-il.
Pour accéder aux autres, il ne faut pas avoir peur de crapahuter dans les bois. Des efforts qui sont récompensés par de belles surprises : une cabane en forme de pomme, une autre suspendue dans les arbres et recouverte d’une peau de vache ! Des refuges certes insolites mais idéals pour passer une nuit à la belle étoile et écouter le bruit des animaux !

Découvrez quelques-unes de ses réalisations en cliquant ici


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