L'Île-de-France concentre plus de 80 % des gratte-ciel français. Huit des 10 plus hauts bâtiments se trouvent dans le secteur de La Défense. Et la tour Montparnasse, longtemps n° 1 des immeubles de très grande hauteur a finalement été détrônée par la tour First. Le cabinet Emporis a réalisé une étude qui constitue une sorte de tour d'horizon de la "skyline" française.
Neuf des dix plus hauts bâtiments de France se trouvent en Île-de-France, le 10e se trouvant à Lyon. Exemple criant du centralisme qui règne encore dans le pays. Parmi ces dix tours, toutes supérieures à 160 mètres de haut, huit sont mêmes concentrées dans le quartier des affaires de La Défense, dans l'ouest parisien, et une, solitaire, est implantée au cœur de Paris : la tour Montparnasse, construite au milieu des années 1970.
La commune de Paris occupe, quant à elle, le premier rang du classement des villes de France abritant le plus grand nombre d'immeubles supérieurs à 100 mètres de haut (ou plus de 40 étages). La capitale en abrite 27 sur les 82 qui ont été construits dans l'Hexagone. Ils sont pour la plupart érigés dans les 13e et 15e arrondissements. Car, pendant longtemps, les règlements d'urbanisme ont été très stricts, interdisant aux architectes de gagner de la hauteur. En 1967, le « Plan d'urbanisme directeur » finalement adopté autorise finalement la construction de bâtiments de 31 mètres dans Paris et de 37 mètres en périphérie. La physionomie des grandes villes comme Lyon ou Marseille ne déroge pas à cette règle : elles sont peu caractérisées par des très hauts immeubles, les deux cités ne comptant que deux gratte-ciel chacune.
La France, loin dans le classement mondial
Comparés aux gratte-ciel mondiaux qui poussent à New-York, Chicago, Dubaï ou Hong Kong, les bâtiments français sont même particulièrement discrets. La tour dubaïote Burj Khalifa, actuelle détentrice du titre de plus haute structure au monde, avec 828 mètres, est quasiment quatre fois plus élevée que la tour First de Courbevoie. Les immeubles français n'apparaissent même pas dans le classement des 200 plus grandes tours du monde. Pourtant, malgré les controverses sur leur utilité, leur esthétique, leur coût, les projets de tours continuent de faire débat dans la société. Elles suscitent le rêve des architectes ou des ingénieurs, et stimulent le développement de techniques constructives nouvelles, afin de faire face aux contraintes. Dans les années qui viennent, les urbanistes prévoient par exemple la construction d'une dizaine de nouvelles tours dans le quartier de La Défense.
Découvrez le palmarès des 10 plus hautes tours de France en images :
tour First, 231 m. (La Défense)
La tour First à La Défense était haute de 159 mètres avant sa profonde restructuration qui a duré de 2007 à 2011. Réhaussée à 231 m c'est désormais le plus haut gratte-ciel de France.
(architectes Pierre Dufau, Michel Stenzel, Jean-Pierre Dacbert ; Kohn Pedersen Fox Associates pour la rénovation)
tour Montparnasse, 210 m. (Paris)
Après son achèvement, la tour Montparnasse a suscité de nombreux débats sur son esthétique et son style architectural typique des années 1970. Elle est actuellement en cours de désamiantage.
(architectes : cabinet Saubot-Jullien, Eugène Elie Baudouin, Louis-Gabriel de Hoÿm de Marien, Urbain Cassan)
tour Total Coupole, 187 m. (La Défense)
La tour Total Coupole, construite en 1985, est en réalité composée de trois tours liées qui ont différents nombres d'étages. Les trois bâtiments ont respectivement 48, 44 et 37 étages.
(architectes : WZMH Architects)
tour T1, 185 m. (La Défense)
La moderne tour T1 (2008) sert d'élément de liaison entre le quartier de La Défense et la ville de Courbevoie. La façade du bâtiment qui monte vers le quartier d'affaires est verticale tandis que la façade Nord descend vers Courbevoie et ses bâtiments plus bas.
(architectes : Valode & Pistre Architectes)
tour Granite, 183 m. (La Défense)
La tour Granite, construite récemment en 2008, est liée à la tour Alicante (huitième de ce classement) par un pont en verre jeté au-dessus de la rue des Longues Raies).
(architectes : atelier Christian de Portzamparc)
tour CB21, 180 m. (La Défense)
La tour CB21 (1974) possède 49 étages, ce qui est important compte tenu de sa taille (les tours Granite et T1, sensiblement de même hauteur n'en comptent que 36). Ils sont desservis par 20 ascenceurs. Vue en plan, la tour ressemble à une croix grecque (bras courts et égaux). Avant sa rénovation, l'immeuble était connu sous le nom de tour GAN.
(architectes : Harrison & Abramowitz, Jean-Pierre Bisseuil : Ateliers 234 pour la rénovation)
tour Areva, 178 m. (La Défense)
La tour Areva (1974) symoblise la deuxième génération de tours dans le quartier de La Défense (avec l'ex-tour GAN et l'ex-tour Axa). La hauteur a été triplée, voire quadruplée, par rapport aux immeubles de la première génération.
(architectes : cabinet Saubot-Jullien)
tour Alicante, 167 m. (La Défense)
La tour Alicante (1995) et la tour Chassagne (neuvième dans le classement) forment un complexe appelé "Les tours de la Société Générale". En 2008, la banque a ajouté un troisième édifice à ce complexe, la tour Granite (cinquième du classement).
(architectes : Pierre Parat & Michel Andrault)
tour Chassagne, 167 m. (La Défense)
La tour Chassagne (1995) est ainsi nommée à cause d'un matériau de construction : elle contient en effet des pierres blanches provenant de la commune de Chassagne située dans le Puy-de-Dôme.
(architectes : Pierre Parat & Michel Andrault)
tour Part-Dieu, 164 m. (Lyon)
La tour Part-Dieu (1977) comprend 42 étages. Les dix derniers étages appartiennent à Radisson SAS, ce qui en fait le plus haut hôtel de France. Les 32 autres niveaux sont utilisés comme bureaux. La tour, autrefois connue sous le nom de "tour du Crédit Lyonnais" est également connue sous le sobriquet de "crayon". Le second plus haut immeuble lyonnais est la tour Oxygène, inaugurée en 2011 (115 mètres de haut).
(architectes : Cossutta & Associates)