Les établissements hospitaliers sont de plus en plus nombreux à intégrer le développement durable à leurs projets de construction et de rénovation. C'est l'un des enseignements du dernier baromètre émis par le comité de pilotage «manager le développement durable en établissement de santé. Les habitudes et démarches évoluent mais il reste encore une marge pour évoluer vers des hôpitaux «verts». Détails.
Le comité de pilotage «manager le développement durable en établissement de santé» vient de publier, à l'occasion du salon Hôpital Expo-Intermédica, son baromètre annuel du développement durable, réalisé auprès d'hôpitaux publics et privés. La troisième édition de cette étude intervient plusieurs mois après la convention qui a été signée en octobre entre le ministère de l'Ecologie, les fédérations hospitalières et l'Ademe et qui «marque d'un signe fort la volonté d'inscrire les secteurs de la santé et du médico-social comme des acteurs essentiels d'une politique de développement durable dans notre pays», indique le baromètre.
Le résultat de cette étude montre d'abord que la perception du développement durable a évolué : ainsi, la démarche volontariste dans ce domaine progresse pour arriver à 78% (contre 69% en 2009). L'évolution des chiffres du baromètre indique non seulement que «le thème du développement durable est devenu un axe incontournable des projets d'établissements» mais aussi qu'il se formalise, puisque 72% des établissements le mentionnent dans au moins un de leurs documents stratégiques.
Plusieurs facteurs ont été pris en compte dans cette étude, tels que l'organisation et le management, la communication et les ressources humaines, le transport ou encore la politique d'achats. Mais le volet construction n'est pas en reste. Le baromètre montre notamment que le développement durable est intégré dans une grande majorité de projets de construction ou de rénovation (80%, contre seulement 57% l'an dernier). La part des établissements ayant mis en œuvre une démarche HQE a également progressé, mais dans une moindre mesure (38%, contre 32% en 2009). Les cibles principales sont l'éco-construction (68%, contre 49% en 2009), l'éco-gestion (70%, par rapport à 52% un an avant), ainsi que les cibles de confort et de santé.
Gestion de l'énergie et de l'eau
La gestion de l'énergie est aussi prise en compte : 48% des établissements ont mis en place un suivi de leur consommation, et 42% ont même pris des mesures pour réduire cette consommation. Cependant, le nombre d'établissements ayant réalisé un Diagnostic de performance énergétique reste faible, puisqu'ils ne sont que 20%. Les solutions innovantes sont peu à peu mises en place, à hauteur de 11% pour le solaire, 10% pour les pompes à chaleur, 8% pour la cogénération et 3% pour le bois. Concernant l'eau, un établissement sur deux a mis en place une politique de réduction de consommation.
A noter également que seuls 71% des établissements ayant participé à cette étude ont répondu à la question du tonnage des déchets produits. Parmi eux, seuls 34% affirment être engagés dans une politique de réduction des déchets. Mais des collectes ont été mises en place, pour le papier (75%), l'informatique (70%) et les piles (80%). Une amélioration pourrait être apportée au tri des déchets d'équipements électriques et électroniques (DEEE), abordé par seulement 57% des répondants, alors qu'ils étaient 72% à le faire l'an passé.