L'Union nationale des producteurs de granulats a présenté les résultats d'une étude consacrée au transport et à la distribution de leurs produits. Le transport par voie fluviale et par voie ferrée sont importants en tonnage (plus de 30 Mt/an), mais les livraisons restent essentiellement routières, traduisant une activité de proximité. L'UNPG plaide d'ailleurs pour le maintien des carrières dans les territoires.
L'Union nationale des producteurs de granulats (UNPG) a consacré une étude au transport des granulats réalisée à partir des données issues du ministère de l'Environnement (enquête annuelle SitraM sur le transport de marchandise), de l'UNICEM (enquête annuelle sur le transport ferroviaire) et des Voies Navigables de France (enquête annuelle sur le transport fluvial des marchandises). Il ressort que le transport des granulats est un transport de proximité, comme le résume Michel Lomberty (président de la commission Distribution & Logistique de l'UNPG) : « Très gros volumes, très petites distances ». Car les granulats représentent en tonnage la première marchandise tous modes confondus, soit 20 % de la circulation de fret en France.
La production annuelle de 380 millions de tonnes de la matière première du BTP provient de 2.300 carrières actives, réparties sur tout le territoire. Les trois-quarts de cette production sont absorbés par les activités de travaux publics (routes, voies ferrées, infrastructures), le reste étant consommé par le bâtiment. Il s'agit donc de besoins dispersés, les livraisons intervenant le plus souvent sur de petits chantiers. De façon logique, le transport des granulats se fait donc par la route : plus de 90 % de la production transitent dans des camions bennes. Un mode de transport qui génère beaucoup de CO2 (en regard des quantités véhiculées) et des nuisances notamment au niveau des routes à proximité des carrières. « Cependant, ce moyen de transport est appelé à rester très majoritaire », rappelle Michel Lomberty. « Le report modal n'est en effet pas toujours possible, la très grande majorité des chantiers restant inaccessibles au réseau fluvial ou ferré ». L'étude de l'UNPG souligne également que la réduction du nombre de sites (fermeture d'un tiers des carrières en 20 ans) a entraîné une augmentation de la distance moyenne de transport de 7 % (2 km de plus). Le mouvement professionnel plaide donc pour un maintien des carrières de proximité afin de contenir les distances de transport routier.
Le transport fluvial prend l'eau
Le transport fluvial, quant à lui, «est une pratique traditionnelle mature», rappelle Michel Lomberty. «Les granulats sont les plus gros contributeurs au tonnage de marchandise transportée par voie d'eau avec 30 à 40 % du trafic français (22 à 25 Mt/an)». La distance moyenne de livraison passe alors à 100 km. Mais l'UNPG souligne que ce mode de transport, pourtant considéré comme plus respectueux de l'environnement, est menacé. Les carrières alluvionnaires, idéalement placées puisque accessibles par voies d'eau, seraient « (…) dans le collimateur depuis 10 ans. Et il existe une forte concurrence sur les terrains portuaires de réception ; pas une année ne passe sans qu'un port ne cesse son activité pour céder la place à des programmes immobiliers ». D'où une nouvelle augmentation des distances avec les lieux de déchargement…
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