Le Syndicat national des aménageurs lotisseurs (SNAL) et l'Union des maisons françaises (UMF) viennent de s'associer pour faire toute la lumière sur le sujet de la consommation foncière et la construction de logements en tenant compte des coûts de construction maîtrisés et une demande réelle solvable. Découvrez au travers d'une étude approfondie leur perception de l'évolution de la consommation d'espace dans les dix ans à venir.
"La notion de consommation d'espace, souvent invoquée en matière de construction de logements neufs, est doublement infondée", ont rappelé d'emblée le Syndicat national des aménageurs lotisseurs (Snal) et l'Union des maisons françaises, ce mardi 28 janvier, après avoir dévoilé une étude approfondie confiée à Olivier Piron, consultant urbain.
Un étalement urbain négatif de 2,7%
Le constat est clair, soulignent le Snal et l'UMF : "L'étalement urbain, considéré à l'aune de la définition de l'Agence européenne de l'environnement, a régressé au cours des dernières années puisque l'évolution des espaces urbanisés a été inférieure au rythme moyen d'évolution de la population."
En effet, l'évolution des chiffres entre 2000 et 2006 souligne que la population a cru en France métropolitaine de 4,4 % au regard d'une progression de 1, 7 % des surfaces urbanisées. "Ces chiffres montrent un étalement urbain négatif de 2,7 % avec un développement des zones urbanisées inférieur à celui de la population", constatent les dirigeants.
Le concept "d'artificialisation zéro" reste un objectif "contre-productif"
"L'artificialisation des sols est aujourd'hui de 5,1% du territoire, au rythme moyen de 17.500 ha par an, ce qui représente la superficie d'1/30éme de département", poursuit l'analyse chiffrée à partir de la méthode Corine Land Cover (Ndlr : observation par méthode géo- satellitaire harmonisée au niveau européen.)
C'est pourquoi, d'après eux, le concept "d'artificialisation zéro" reste un objectif "contre-productif" qui ne peut qu'"entretenir le mal logement". Le SNAL et l'UMF proposent donc de "réconcilier foncier et logement en tenant compte du réel qui indique qu'on construit là où il y a de l'espace, des coûts de construction maîtrisés et une demande réelle solvable."
Car des analyses plus fines montrent également qu'aujourd'hui près de 40 % de l'artificialisation complémentaire provient des zones industrielles, commerciales ou des espaces dévolus aux loisirs. "Il y a donc d'ores et déjà une certaine densification résidentielle, commentent le Snal et l'Umf. C'est cohérent avec l'augmentation des prix de l'immobilier en ville."
Il est donc indispensable pour le Snal et l'UMF au nom de l'efficacité conjointe des politiques d'urbanisme et de celle du logement, "de tenter de croiser les deux en réfléchissant aux dynamiques territoriales du logement."
Trouver une définition à la densification
Autre constat : la densité résidentielle plafonne. Il convient ainsi, selon le Snal et l'UMF, de définir le terme de "densification" puis de trouver un corpus statistique permettant les analyses nécessaires et enfin de chercher à comprendre, et expliquer, les phénomènes constatés.
"Seront déclarées denses pour ce travail, les communes avec plus de 2.500 habitants par km², en laissant de côté les communes de moins de 5.000 habitants", avance l'étude. Cela élimine donc quelques communes avec de vastes espaces vouées à la nature comme aux transports telles que Arles, Dunkerque, Le Tremblay-en-France.
Au total, cette situation touche environ 17,5 millions de personnes, 8,6 millions pour l'Ile de France et 9 millions pour les villes en région, soit en gros 30 % de la population française actuelle.
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