«Les HLM, des valeurs partagées, un projet, des engagements» : c'est sous ce thème que se tient pendant trois jours à Cannes le congrès annuel de l'Union sociale pour l'habitat. Du 23 au 25 septembre, les acteurs du logement social débattront notamment de la volonté du gouvernement d'imposer des surloyers aux locataires les plus aisés du parc social.

C'est dans un contexte de crise du logement que s'ouvre ce mardi à Cannes le congrès de l'Union sociale pour l'habitat (USH). Durant trois jours, la confédération, composée de cinq fédérations de HLM représentant elles-mêmes 820 organismes, organise séances plénières et rencontres professionnelles autour des questions d'actualité : rénovation du parc, développement durable, accession sociale à la propriété, production de locatif social en zone tendue… La ministre du Logement, Christine Boutin, est attendue jeudi pour clore ce congrès, lors d'une allocution au cours de laquelle elle devrait défendre son projet de loi pour l'accès au logement, qu'elle présentera au Sénat à partir du 14 octobre.

Les offices HLM possèdent un parc de 4,2 millions de logements, qui abritent 10 millions de personnes. En 2006, on comptait 1,2 million de demandes de logement en attente, dont 550.000 émanant de ménages déjà locataires en HLM. Deux tiers des ménages logés par les organismes HLM ont des revenus inférieurs à 60% des plafonds de ressources. Ceux-ci sont établis à 1.900 euros pour une personne seule et 3.700 euros pour un ménage de quatre personnes (sauf en Ile-de-France où ces plafonds sont respectivement de 2.200 et 4.700 euros). En 2007, seuls 71.000 logements supplémentaires ont pu être délivrés. Cette année, ce nombre devrait atteindre 80.000. L'USH souhaite la mise en place d'un fichier commun des demandes de logement, au niveau des bassins d'habitat. Celui-ci serait assorti d'une charte, qui fixerait des méthodes objectives pour le traitement de ces demandes.

Parmi les sujets d'actualité qui devraient être abordés au cours de ce congrès, notons la volonté du gouvernement d'imposer dès 2009 des surloyers aux locataires les plus aisés du parc HLM. «C'est dangereux, car cela réduit la mixité, et inutile car cela ne concerne que 9.000 ménages», estime Pierre Quercy, délégué général de l'USH. Autre préoccupation des offices HLM, l'assouplissement prévu de la loi SRU (solidarité et renouvellement). Celle-ci oblige actuellement les communes de plus de 3.500 habitants (1.500 habitants en Ile-de-France) à atteindre un quota de 20% de logements sociaux. Mais le projet visant à prendre en compte dans ce pourcentage les logements en accession sociale à la propriété pourrait dissuader les maires de ces communes de travailler dans le sens du logement social locatif. En outre, l'enveloppe du gouvernement attribuée à la mission «ville et logement» sera amenée à baisser de 10% dans les prochaines années, passant de 8,14 milliards d'euros en 2009 à 7,33 milliards en 2011.

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