Vendredi, les patrons de Lafarge Granulats et Bétons et de Réseau Ferré de France ont signé un protocole de partenariat pour le développement des transports par voie ferrée. Objectif pour Lafarge : résoudre un problème de logistique et poursuivre dans sa démarche de développement durable. Explications.
« Il s'agit de changer de vitesse en matière de fret ferroviaire », a indiqué Denis Maître, Président des activités Granulats et Béton de Lafarge en France. En clair, l'industriel veut repenser son choix de transport de ses matériaux en lui ajoutant une dimension écologique. Ainsi, pour développer des solutions économiques et écologiques de transport, Lafarge a trouvé un partenariat avec RFF. Celui-ci rend désormais possible la mise en œuvre de solutions techniques, juridiques et financières innovantes pour développer le trafic ferroviaire associé aux carrières depuis les Installations Terminales Embranchées (ITE) jusqu'aux gares d'éclatement vers les grands centres urbains où se concentrent les chantiers et les projets de construction.
Effet Grenelle
« On fait les travaux pratiques du Grenelle », a lancé Hubert du Mesnil, Président de Réseau Ferré de France. En effet, il s'agit là du premier engagement significatif et concret concernant l'une des orientations du Grenelle de l'environnement entre le gestionnaire de l'infrastructure et une grande entreprise, depuis l'adoption de la loi Grenelle 1. De son côté, Lafarge joue la carte du fret ferroviaire et entend diversifier ses modes d'approvisionnement en s'engageant à augmenter de plus de 50% ses volumes de granulats transportés par fer, soit au total plus de 4 millions de tonnes de granulats par an d'ici à 10 ans. Cela aura aussi pour conséquence de valoriser des gisements jusqu'à présent peu accessibles (grâce au développement des opérateurs de proximité-OPF, ndlr) et de contribuer à la réduction des émissions de Co2.
RFF va donc pouvoir réactiver des lignes ferroviaires régionales laissées à l'abandon et désormais obsolètes. « Nous avons diminué de moitié l'activité du transport ferroviaire, c'est un échec malgré les 30.000 km de lignes que nous gérons », a avoué Hubert du Mesnil. Le partenariat avec Lafarge « va permettre de réinventer un nouveau mode de transport de marchandises », a-t-il conclu.