L'isolant, accusé de dégager des odeurs d'ammoniac incommodantes depuis la fin de 2012, voit la validité de son avis technique prolongée jusqu'en 2015. Les mesures de formation et de sensibilisation des utilisateurs auraient porté leurs fruits, estime Olivier Legrand, le président de l'Ecima.
L'association des producteurs d'ouate de cellulose reconnaissait, au mois de novembre 2012, que certains produits utilisés sur des chantiers d'isolation dégageaient de désagréables odeurs d'ammoniac. Les sels d'ammonium étaient jusqu'alors utilisés comme ignifugeants en lieu et place des sels de bore. Mais les émanations constatées ont amené la "Commission chargée de formuler les avis techniques" (CCFAT) du CSTB à revoir la validation technique des produits avec sels de bore. "Nous avons effectué un travail important avec les membres de l'Ecima", nous explique Olivier Legrand, le président de l'association. "Nous avons unilatéralement décidé de cesser de produire les ouates de cellulose avec un traitement ammonium depuis la fin du mois d'octobre 2012 et de revenir à la formulation antérieure, avec des sels de bore comme agents ignifugeants". En l'absence d'autre solution de substitution fiable et performante, la CCFAT avait choisi de revalider de façon provisoire les produits contenant des sels de bore, mais le délai consenti arrivait à son terme le 30 juin 2013. La commission a finalement choisi de prolonger la validité des Avis techniques jusqu'à la même date, en 2015, et si nécessaire de la prolonger d'un an supplémentaire, jusqu'au 30 juin 2016. "Le temps pour notre industrie de développer une nouvelle formule au moins aussi performante que celle qui contenait des sels d'ammonium, et pas juste un délai commercial de quelques mois", déclare, satisfait, le président de l'Ecima.
Retour en grâce
D'autre part, l'Agence Qualité Construction (AQC) avait "mis en observation" la ouate de cellulose, suite à des remontées d'informations faisant état de problèmes d'incendies. "Notre produit est pourtant protégé contre le feu. Il fallait clairement dissocier le produit et la pose, qui n'est pas forcément faite dans les règles de l'art les plus élémentaires. Parfois posée en vrac au-dessus de spots d'éclairage, la ouate de cellulose pouvait s'échauffer", poursuit Olivier Legrand. L'Ecima a donc lancé un vaste plan d'actions, aux mois de février-mars, pour sensibiliser les professionnels, apposer des marquages sur les sacs de produit, distribuer des socles de protection pour les spots et proposer des modules de formation spécifiques. "L'inclusion de ces éléments dans l'Avis technique du CSTB a imposé un parcours fastidieux, avec beaucoup d'allers-retours mais la démarche a été finalisée il y a quelques jours", conclut le président de l'Ecima. Les ouates de cellulose ont donc été réintégrées à la liste verte de la C2P (voir l'encadré). Les producteurs de ces produits "sont donc fiers et heureux de constater aujourd'hui les résultats très positifs des travaux menés avec l'ensemble des organismes ministériels et de contrôle", peut-on lire dans un communiqué.
La liste verte de l'Agence Qualité Construction est une liste de produits ou de procédés qui bénéficient d'un Avis technique (AT) ou d'un Document technique d'application (DTA) en cours de validité. Certains produits peuvent être "mis en observation" par la Commission Prévention Produits mis en œuvre (C2P) afin d'attirer l'attention des professionnels sur les problèmes qu'ils risquent de poser. Les constructeurs souhaitant tout de même prescrire ou mettre en œuvre ces produits ou procédés sont invités à se rapprocher de leur assureur, car ils pourraient alors faire l'objet de conditions spéciales de souscription d'assurance.
"Une mise en observation ne doit pas être considérée comme un jugement de qualité", rappelle l'AQC, "mais comme une simple information destinée à attirer l'attention (…). La mise en observation n'est qu'un avis exprimé par un groupe d'experts, avis servant généralement de base pour l'appréciation des risques".