«Toute architecture qui est en relation avec la nature ne dépendra jamais de la mode» (J. M. Sostres, Espagne). Une maxime qui pourrait s'appliquer à deux projets exposés à la dernière Biennale de Venise. Premier exemple avec une façade en titane d'inspiration végétale.

«La Mostra de Venise est un arbre éphémère dont les feuilles, c'est-à-dire les projets présentés, ont été recueillies auprès des agences du monde entier afin de reconstituer un panorama actuel de l'architecture». Tels sont les termes employés par Matteo Cainer, assistant de Kurt W. Forster - directeur de la 9ème Exposition internationale d'architecture de Venise - pour expliquer le concept de réalisation de la Biennale 2004.

Cette métaphore naturaliste, qui illustrait cette année le thème des «Métamorphoses», trouve un écho tout particulier chez certains architectes et dans certains pays. Premier exemple avec l'agence suédoise Claesson - Koivisto - Rune qui a livré, en 2003, le Sfera Building à Kyoto (Japon).

Avril 2002, Salon du Meuble de Milan, les architectes Marten Claesson, Eero Koivisto et Ola Rune sont assis à la table d'un café pour discuter d'un projet au Japon avec M. Shigeo Mashiro. Trois semaines après, ils se retrouvent par une chaude journée de printemps à Kyoto, au coeur de son centre historique, Gion.

Au bord du fleuve Kamo, la lumière du soleil filtre à travers la cime des arbres, projetant une incomparable trame d'ombres sur le site du futur Sfera Building, un centre culturel de cinq étages comprenant : une galerie d'art, un café, des restaurants, une librairie d'art, un magasin de design et un showroom d'aménagement intérieur.

Un jour, près de leur bureau, les architectes ramassent sur la route quelques feuilles tombées d'un cerisier et les disposent généreusement sur une table lumineuse. Ils photographient la composition avec un appareil numérique, pixellisent les images obtenues et les retravaillent à l'ordinateur. C'est ainsi que naît l'idée d'une façade en titane perforée de motifs végétaux, «interprétation de la nature japonaise et de l'usage traditionnel des paravents Shoji (bambou, bois, papier de riz)».

Cette façade évolue au cours de la journée. Lorsque le soleil brille, les contours des feuilles se projettent sur les surfaces intérieures. La nuit, une illumination de couleur verte disposée derrière la façade fait resplendir le volume comme une gigantesque lanterne.

Episode 2 de «La nature japonaise inspire les architectes», à suivre en fin de semaine sur Batiactu. Il présentera une opération en cours d'achèvement, qui utilise cette fois le béton.

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