Un rapport remis mercredi 9 avril au ministère du Logement préconise de cantonner la GRL (garantie des loyers impayés) aux locataires les plus fragiles. Et dinterdire le cumul assurance/caution. Une base de travail pour la future concertation sur la facilitation de laccès au logement pour tous.
Contrairement à ce qui était annoncé depuis plusieurs mois, la généralisation de la GRL pourrait bien tomber à leau. A lorigine de ce retournement de situation, un rapport remis au ministère du Logement sur la question du système assurantiel pour les impayés de loyers et la suppression de la caution.
Ce document de 60 pages a été élaboré par Sabine Baietto Beysson, directrice de lAgence nationale de lhabitat et Bernard Beguin, Directeur dEquité Generali France.
Proposition a minima
Selon les auteurs du rapport qui proposent par ailleurs dinterdire aux bailleurs dimposer une caution lorsquils ont souscrit une assurance loyers impayés rendre la GRL obligatoire «pourrait être vécu comme inutilement coûteuse pour les petits bailleurs isolés». A lappui de cet argument, les chiffres de lassurance privée, qui concernerait aujourdhui seulement 15% à 20% des baux. Ils pointent par ailleurs un «risque de déresponsabilisation des locataires». Autre problème soulevé par le rapport : le coût de la mesure pour lEtat. Alors que la mise en place dun dispositif non obligatoire engendrerait «un besoin de financement public annuel compris entre 50 et 100 millions deuros», la note serait multipliée par 2,5 si le système était généralisé.
Quoi quil en soit, le rapport se borne à proposer ce qui existe déjà. Jusquà présent, la GRL ne concerne en effet que les locataires qui ont le plus de mal à accéder à un logement du fait de leurs faibles revenus et des exigences des bailleurs (CDI ou caution et taux dendettement maximum de 33%). La GRL nest accordée quaux personnes qui répondent à des conditions de revenus précises (éligibles au 1% logement ou à lactuelle garantie loca-pass).
Grincement de dents du 1% logement
Ce rapport risque fort de faire grincer des dents les représentants des locataires et tous ceux qui plaidaient pour une généralisation du système. Dautant que la GRL semblait en bonne voie. Daprès les chiffres de lAPAGL (association pour laccès aux garanties locatives), 100.000 logements étaient déjà assurés par ce biais le 1er février 2008, après six mois dactivité.
Jean-Luc Berho, président de lAPAGL ne cache pas sa déception. «On part mal. Cest léchec du système», tranche-t-il avant de lâcher, «dautant que ce rapport est sujet à caution quand on sait que lun des auteurs nest autre quun assureur. Drôle didée de lavoir choisi comme arbitre». Il faut dire que les assureurs se sont beaucoup mobilisés pour éviter cette généralisation. En cantonnant la GRL à un public très ciblé, le rapport évalue dailleurs que cela permettrait un taux de pénétration de lassurance de 40%. Selon Jean-Luc Berho, «il faut un système mutualisé. Cest comme si la sécurité sociale ne profitait quaux personnes âgées et pas aux jeunes», illustre-t-il. «Avec ce qui est proposé dans le rapport, cela revient à ne faire supporter le risque quà lEtat et au 1% logement, lesquels garantiraient les personnes à fort risque dimpayés, tandis que les assureurs accapareraient tout le profit».
Déjà très polémique, ce rapport «sur la facilitation de laccès au logement pour tous» ne se veut pourtant quune simple base de travail en attendant une prochaine concertation sur le sujet.
Ce document de 60 pages a été élaboré par Sabine Baietto Beysson, directrice de lAgence nationale de lhabitat et Bernard Beguin, Directeur dEquité Generali France.
Proposition a minima
Selon les auteurs du rapport qui proposent par ailleurs dinterdire aux bailleurs dimposer une caution lorsquils ont souscrit une assurance loyers impayés rendre la GRL obligatoire «pourrait être vécu comme inutilement coûteuse pour les petits bailleurs isolés». A lappui de cet argument, les chiffres de lassurance privée, qui concernerait aujourdhui seulement 15% à 20% des baux. Ils pointent par ailleurs un «risque de déresponsabilisation des locataires». Autre problème soulevé par le rapport : le coût de la mesure pour lEtat. Alors que la mise en place dun dispositif non obligatoire engendrerait «un besoin de financement public annuel compris entre 50 et 100 millions deuros», la note serait multipliée par 2,5 si le système était généralisé.
Quoi quil en soit, le rapport se borne à proposer ce qui existe déjà. Jusquà présent, la GRL ne concerne en effet que les locataires qui ont le plus de mal à accéder à un logement du fait de leurs faibles revenus et des exigences des bailleurs (CDI ou caution et taux dendettement maximum de 33%). La GRL nest accordée quaux personnes qui répondent à des conditions de revenus précises (éligibles au 1% logement ou à lactuelle garantie loca-pass).
Grincement de dents du 1% logement
Ce rapport risque fort de faire grincer des dents les représentants des locataires et tous ceux qui plaidaient pour une généralisation du système. Dautant que la GRL semblait en bonne voie. Daprès les chiffres de lAPAGL (association pour laccès aux garanties locatives), 100.000 logements étaient déjà assurés par ce biais le 1er février 2008, après six mois dactivité.
Jean-Luc Berho, président de lAPAGL ne cache pas sa déception. «On part mal. Cest léchec du système», tranche-t-il avant de lâcher, «dautant que ce rapport est sujet à caution quand on sait que lun des auteurs nest autre quun assureur. Drôle didée de lavoir choisi comme arbitre». Il faut dire que les assureurs se sont beaucoup mobilisés pour éviter cette généralisation. En cantonnant la GRL à un public très ciblé, le rapport évalue dailleurs que cela permettrait un taux de pénétration de lassurance de 40%. Selon Jean-Luc Berho, «il faut un système mutualisé. Cest comme si la sécurité sociale ne profitait quaux personnes âgées et pas aux jeunes», illustre-t-il. «Avec ce qui est proposé dans le rapport, cela revient à ne faire supporter le risque quà lEtat et au 1% logement, lesquels garantiraient les personnes à fort risque dimpayés, tandis que les assureurs accapareraient tout le profit».
Déjà très polémique, ce rapport «sur la facilitation de laccès au logement pour tous» ne se veut pourtant quune simple base de travail en attendant une prochaine concertation sur le sujet.