Aujourd'hui un peu poussiéreuse, la vieille gare construite en 1865 devrait retrouver un nouveau visage, à l'instar de ses consoeurs de Saint-Lazare, Nord et Lyon. D'ici à 2020 le trafic devrait doubler. Aux mannettes : les architectes de l'atelier AREP et Jean Nouvel. Découverte et explications.
C'était en quelque sorte la grande oubliée des gares parisiennes. Depuis l'arrivée du TGV Atlantique à Montparnasse en 1989, la gare d'Austerlitz n'accueille plus que des trains express régionaux à destination de Blois, Orléans ou Tours, des trains Teoz vers Limoges et Toulouse, mais aussi un large trafic de trains de banlieues et elle ne faisait l'objet d'aucune rénovation. Depuis l'an dernier, c'est chose réparée.
Le Conseil de Paris a, en effet, voté en octobre 2011 une délibération portant sur la signature d'une convention de partenariat entre la Ville, la SNCF et RFF sur le pôle Austerlitz, donnant ainsi le «top départ» d'une vaste rénovation de cette gare historique du XIXe siècle. « Construite en 1875, la grande halle de 280 mètres de longueur et de 50 mètres de largeur, inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1997, est la clef de voute d'un important projet de redéveloppement, nous explique Christian Brézet, SNCF-Gares & Connexions, directeur du projet Paris-Austerlitz 2020. Son immense verrière -pour le moment défraîchie et défigurée par la construction dans les années 1970, d'un parking, et traversée par le métro et le RER C- est un atout majeur. L'objectif : créer un très beau volume d'échanges, un Saint Pancras parisien, en plus vivant ! » Et d'ajouter : « La deuxième gare la plus grande en longueur de France, voit passer entre ses murs 23 millions de voyageurs par an, c'est relativement peu. Toutefois, d'ici à 2020, elle se prépare à accueillir de la grande vitesse venant compléter l'offre intramuros du dispositif ferroviaire actuel. Sa cible : 53 millions de voyageurs par an en 2030 ».
Un portique comme emblème
La première étape a démarré en 2011. Elle concerne donc la rénovation de la cour donnant sur la Seine. «Outre une rénovation de la façade historique, le point essentiel sera la construction d'un portique monumental, venant abriter les voyageurs, projetant vers le ciel des transparences changeantes», nous précise Christian Brézet. Conçu par les architectes de l'atelier Arep et les ateliers Jean Nouvel, ce monument d'une dizaine de mètres de haut sera constitué d'un voile de béton mince de 1.000 m², incrusté de plaques de verre de différentes tailles, venant en prolongement de l'avenue Pierre Mendes France. « L'ouvrage prolonge le mouvement oscillatoire des vagues monumentales de la gare latérale récemment rénovée au format grande vitesse. Ce portique deviendra La signature de la gare d'Austerlitz, visible de loin et sous laquelle les voyageurs rejoindront leur train », poursuit le directeur de projets.
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