Pas de pause pour la construction qui enchaîne les mauvaises nouvelles. Selon les derniers chiffres du ministère du Développement durable, les mises en chantier enregistrent un repli de plus de 8% de juin à août 2012 par rapport à la même période de 2011. De son côté, la FFB annonce une perte globale de 11.200 postes au premier semestre. Détails.

Le répit n'aura pas eu lieu. Les mauvais chiffres pleuvent en commençant par ceux délivrés par le ministère du Développement durable.

 

Sur les trois derniers mois, de juin à août 2012, le nombre des mises en chantier de logements s'élève à près de 76.500, soit une baisse de 8,1 % par rapport au chiffre constaté de juin à août 2011. Dans le détail, ce sont 40.400 logements individuels qui ont été mis en chantier, ce qui représente un recul de 9 % par rapport à la période de juin à août 2011. Quant au logement collectif, il affiche 31.200 logements, c'est-à-dire - 10,2 %. «Ces indicateurs confirment la tendance très préoccupante mise en évidence par l'observatoire de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) qui indiquait que la commercialisation au 1er semestre 2012 enregistrait une baisse de 27%», fait remarquer la Fédération.

 

Même constat pour les autorisations qui sur les trois derniers mois diminuent de 0,8 %, à 132.000 logements. Néanmoins, les évolutions sont contrastées selon les différents secteurs : - 8,5 % pour le logement individuel et + 2,7 % pour le logement collectif. Avec 10.800 logements autorisés, le secteur des logements en résidence est à son plus haut niveau (+ 32,1 % par rapport à la période correspondante de l'année précédente).

 

Reste que ce climat inquiétant est également relevé par les chefs d'entreprise qui indiquent dans la dernière note de conjoncture de l'Insee ne pas voir d'amélioration. «Les entrepreneurs estiment que leur activité reste dégradée sur la période récente. Les entrepreneurs demeurent pessimistes concernant leur activité dans les prochains mois», souligne l'institut de la statistique.

 

L'emploi chute
Conséquences de ces performances : la chute de l'emploi. «Le secteur du bâtiment est mal orienté : les soldes correspondant à l'emploi passé et à l'emploi prévu se dégradent et se situent nettement en dessous de leurs moyennes de long terme», commente l'Insee. Chiffres à l'appui, la Fédération française du Bâtiment conforte ce sentiment : «Les chiffres définitifs de l'emploi au premier semestre, y compris intérim, affichent une perte globale de 11.200 postes». Résultat : les annonces faites par le gouvernement seront scrutées avec attention par l'ensemble du secteur de la construction et du logement. «Qu'il s'agisse de la mobilisation des terrains publics, de la réforme de la fiscalité de la cession des terrains à bâtir ou de la maîtrise des coûts de construction, la FPI constate que les orientations fixées par le Gouvernement montrent sa détermination à agir. La FPI espère que l'ampleur des mesures envisagées par le Gouvernement sera à la hauteur de la grave crise du logement qui frappe nos concitoyens», indique l'organisme. Pour la FFB, «plus que jamais, il s'avère indispensable, (…) que le dispositif appelé à remplacer le Scellier à compter du 1er janvier 2013 soit à la hauteur des besoins. Deux questions primordiales restent en suspens celle du zonage et celle du «nichage» (prise en compte ou non dans le plafond à venir de 10.000 euros)». Nul doute que la Fédération sera attentive aux annonces et ajustements du Gouvernement.

 

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