Souvent mise en valeur par les promoteurs, la certification HQE se démocratise dans l'immobilier de bureaux. Rien qu'en Ile-de-France, le nombre d'immeubles certifiés HQE s'est multiplié par 40 en seulement cinq ans, selon une étude publiée par le cabinet de conseil Jones Lang LaSalle. Zoom sur cet engouement et ses spécificités.
Depuis la première certification de Haute qualité environnementale (HQE), construction attribuée à un immeuble de bureaux en Ile-de-France en 2005, ces certifications ont explosé, pour se multiplier par 40 en cinq ans, selon une étude du cabinet Jones Lang LaSalle. Au total, 156 immeubles de bureaux de plus de 5.000 m² ont reçu la certification de Certivéa depuis 2005, soit quelque 3.800.000 m². L'un des programmes notoires à avoir été récemment certifié est celui des Grands Moulins de Pantin (Seine-Saint-Denis), vestige de l'ère industrielle réhabilité pour accueillir les bureaux de BNP Paribas sur près de 50.000 m².
La certification est «un élément stratégique incontournable de gestion de la valeur», estime Franz Jenowein, directeur conseil Développement durable pour Jones Lang LaSalle, à Paris. «Les exigences réglementaires, opérationnelles et de communication influencent directement la valeur patrimoniale d'un actif pour un investisseur ou sa valeur en tant qu'outil de production pour un locataire».
Un atout pour la commercialisation
La valeur ajoutée apportée par la haute qualité environnementale se vérifie notamment au moment de la commercialisation. Selon l'étude, le taux de précommercialisation sur les immeubles estampillés HQE de plus de 5.000 m² correspond à 57% pour les ensembles livrables cette année, contre 29% pour les immeubles non certifiés. En 2010, ces proportions devraient être respectivement de 57% et 11%. L'étude insiste en outre sur le fait que «les loyers sur les immeubles HQE, contrairement aux idées reçues, ne présentent pas d'écarts significatifs par rapport aux immeubles non HQE. Il n'est donc pas étonnant que les entreprises se placent en priorité sur ce type de locaux, dès lors que ceux-ci sont bien situés».
Les 14 cibles HQE ne sont pas égales devant les promoteurs. Ainsi tendent-ils à se focaliser sur la cible 4, portant sur la gestion énergétique des bâtiments. Les autres cibles privilégiées avec plus de 50% de niveaux «Très performant» sont «toutes liées à l'immeuble et son impact sur l'environnement extérieur», remarque Jones Lang LaSalle. Il s'agit des cibles 7 (maintenance), 1 (relation du bâtiment avec son environnement immédiat), 3 (chantier) et 6 (gestion des déchets). A l'inverse, les cibles les plus fréquemment laissées de côté semblent être celles relatives à l'espace intérieur de l'immeuble.
Les 14 cibles HQE Construction
1 - Relation du bâtiment avec son environnement immédiat
2 - Choix intégré des produits, systèmes et procédés de construction
3 - Chantier à faible impact environnemental
4 - Gestion de l'énergie
5 - Gestion de l'eau
6 - Gestion des déchets d'activités
7 - Maintenance - Pérennité des performances environnementales
8 - Confort hygrothermique
9 - Confort acoustique
10 - Confort visuel
11 - Confort olfactif
12 - Qualité sanitaire des espaces
13 - Qualité sanitaire de l'air
14 - Qualité sanitaire de l'eau