L'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) vient de suggérer la construction de logements à bas prix pour répondre à la crise du logement. Une idée qui pourrait, selon elle, favoriser la reconversion de sites industriels dans la production d'éléments préfabriqués. La Fédération des ascenseurs a vivement réagi.

Cette proposition de l'UNPI risque de faire débat dans le secteur. Après les maisons à 100.000 € de Jean-Louis Borloo, l'Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI) a proposé ce jeudi 20 septembre la construction de logements « low cost » pour répondre à la crise du secteur.

 

« La question est simple : voulons-nous des logements parfaits, avec des centaines de milliers de demandeurs de logements, ou voulons-nous mettre en œuvre des moyens pratiques nouveaux pour répondre aux besoins ? », s'interroge l'organisation qui fustige « l'accumulation de contraintes » qui finissent « par interdire la mise sur le marché de logements » et dénonce « la surenchère » dans les exigences environnementales pour la construction. Autre obstacle, selon elle, les normes sur « l'accessibilité physique » qui ont « tué l'accessibilité financière ».

 

Des habitats sans ascenseur…
Pour son président national, Jean Perrin, la France doit donc s'engager dans une « nouvelle voie », celle de l'habitat « essentiel » à bas coût, qui permettrait de faire face à l'actuelle pénurie de 500.000 à un million de logements dans le pays, selon ses estimations. Avec ces logements « low cost », dont l'objectif serait de « faciliter le logement de tous » en permettant des « loyers modiques », l'UNPI espère réduire de moitié le prix de la construction à 900 euros le m² contre 1.400 à 1.700 actuellement. De plus, l'UNPI préconise la construction d'immeubles sans ascenseur et de ne laisser l'accès aux handicapés qu'aux appartements situés au rez-de-chaussée.

 

Démolir et reconstruire plutôt que rénover
Par ailleurs, pour l'organisation, certains sites industriels pourraient se reconvertir dans la production de ces éléments. « L'industrialisation des procédés de construction permettrait la mise en place, sur le territoire national, d'outils de production adaptés au marché français », explique-t-elle.

 

Jean Perrin a suggéré aussi d'utiliser « les usines automobiles qui sont en perte de vitesse » en France pour produire entre 50 et 100 salles de bains différentes qui arriveraient prêtes sur les chantiers à un coût de 2.000 € au lieu d'environ 4.000 €. Les bâtiments seraient ainsi implantés « dans des zones tendues et non dans celles où l'offre est déjà surabondante », selon l'UNPI, qui fait valoir que les HLM d'aujourd'hui, « d'une qualité équivalente à celle des logements privés », ne permettent plus l'accès au logement d'une « fraction grandissante de la population ».
Pour mener à bien son projet, elle réclame donc le soutien des pouvoirs publics, en réduisant la TVA sur la construction ou en baissant l'imposition fiscale du bailleur. Tout un programme…

 


Les professionnels des ascenseurs en colère
La Fédération des ascenseurs estime que «la proposition de l'UNPI est une fausse bonne idée et elle tient à faire remarquer que les personnes handicapées ne sont pas les seules à avoir un besoin vital des ascenseurs». Et d'ajouter dans le communiqué:«Dans la logique de l'UNPI, les architectes ont du travail en perspective pour concevoir de vastes rez-de-chaussée capables d'abriter toutes ces catégories de citoyens !» Les professionnels, ajoutent que le foncier représente «à lui tout seul la partie écrasante du prix d'un immeuble».

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