DECRYPTAGE. Alors que la ville de Paris a tenu ce vendredi un conseil municipal extraordinaire pour célébrer l'attribution des Jeux olympiques 2024 à Paris, on en sait un peu plus sur les grands chantiers à venir. Découvrez les travaux qui attendent le Comité d'organisation d'ici au 2 août 2024.
Un conseil extraordinaire de la ville de Paris pas comme les autres. Ce vendredi 15 septembre, l'émotion était palpable chez la majorité des élus parisiens lorsqu'Anne Hidalgo et Tony Estanguet, co-président du Comité d'organisation des JO ont brandi le petit panneau "Paris 2024" remis par le CIO. "Celui-là, on va le garder précieusement", a lancé la maire de Paris. Avant de rappeler que "dans les domaines de l'écologie, de la solidarité, de l'éducation, de l'emploi et de l'innovation, les Jeux seront dès demain un accélérateur et un moteur". A son tour, Tony Estanguet a préféré évoqué "une vraie victoire collective" et insisté sur la démarche participative. En revanche, aucun mot n'a été prononcé sur le thème du logement et de l'urbanisme, peut-on regretter.
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Découvrons désormais quels sont les chantiers qu'attendent le Comité d'organisation d'ici le 2 août 2024.
La gouvernance
Le Comité d'organisation des jeux olympiques (COJO) devrait naître début 2018, a assuré Tony Estanguet, ce vendredi au Conseil de Paris. Le CIO donne, en effet, cinq mois au comité de candidature pour se transformer en comité d'organisation. "Le COJO prendra la forme d'une association liée au CIO par un contrat de ville signé à Lima le 13 septembre par la Ville de Paris et le Comité national olympique sportif français", nous a expliqué, ce vendredi, Jean-François Lamour, ancien ministre des Sports et futur conseiller spécial Jeux de la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse. Le COJO, dirigé par Tony Estanguet et Etienne Thobois, prendra ses quartiers à Aubervilliers, (Seine-Saint-Denis), ville qui n'a pas décroché la réalisation du futur centre aquatique.Seul bémol ? "Nous observons déjà la volonté des hommes politiques de reprendre la main sur l'organigramme dans les cinq mois à venir, nous-a-t-on confié ce vendredi.Ce sera difficile pour nous, au mouvement sportif, de lutter et conserver notre place de leadership."
Création de Solideo, une société de livraison des sites et des projets d'infrastructures
En parallèle de la création du COJO, va se mettre en route la Société de livraison des équipements Olympiques (Solideo), qui sera présidée par Anne Hidalgo. Toutefois, elle sera dirigée par l'Etat qui en sera l'actionnaire majoritaire. "Cette structure, dont le statut n'a pas encore été révélée, associera aussi la présidente de Région, nous explique Jean-François Lamour. "Elle aura en charge la responsabilité de la livraison des sites et des projets d'infrastructure nécessaires à l'organisation des Jeux mais aussi la planification de leur héritage",a-t-il précisé. Le budget de Solideo sera de 60 millions d'euros au total.La réalisation du CDG Express d'ici à 2023
La liaison Charles-de-Gaulle-Express entre Paris et l'aéroport de Roissy devrait voir le jour fin 2023, à point pour renforcer le dossier de candidature aux Jeux olympiques de 2024. Promise au CIO dans le cadre du dossier de candidature, sa réalisation a franchi un pas supplémentaire fin mars dernier. Une nouvelle déclaration d'intérêt public avait été signée dans le cadre d'un accord trouvé entre l'Etat, SNCF Réseau et Aéroports de Paris. Le futur gestionnaire de l'infrastructure doit être doté d'un capital de près de 1,6 milliard d'euros pour mener à bien les travaux. Une somme apportée à parts égales par la Caisse des dépôts, SNCF Réseaux et Aéroports de Paris.Les chantiers du Village olympique et du centre aquatique
Le Village des athlètes, confié à l'architecte Dominique Perrault, et le centre aquatique construits en Seine-Saint-Denis constituent les deux plus gros projets des JO de Paris 2024. Leurs travaux sont prévus pour débuter en 2019 pour une livraison respectivement en 2024 et 2023. Près de 5.000 nouveaux logements y sont prévus. Une seconde Arena, sera également construite à proximité de l'Accor Hotels Arena. Sa livraison est prévue en 2020-2021.Par ailleurs, de nombreuses installations existantes seront rénovées dans l'optique des Jeux comme le stade de France (70 millions d'euros prévus) ou la nef du Grand Palais. Sans compter des piscines et des gymnases en Ile-de-France.
A noter que le CIO a inclus, lors de son audit du dossier et de sa visite le 15 mai dernier, les travaux de rénovation de Roland-Garros, pourtant financés indépendamment des Jeux olympiques par la Fédération française de tennis (FFT) dans le budget JO.
"Si ce soir, c'est le temps de la célébration, il faudra dès les prochains jours et dans les sept années qui viennent relever l'immense défi que représente l'organisation de JO financièrement sobres et durables, auquel notre groupe sera particulièrement attentif", nous a confié Eric Azière, président du groupe UDI Modem.
L'aménagement des transports pour les personnes à mobilité réduite
Imposé par le CIO, l'aménagement des transports pour les personnes à mobilité réduite sera également réalisé sur ce budget des travaux pérennes estimé à 3,3 milliards d'euros, soit autant que celui du Cojo dédié à l'organisation et aux installations temporaires.
Nomination d'un délégué interministériel.
A l'issue du Conseil de Paris, le chef de l'Etat, Emmanuel Macron a affirmé que "l'Etat tiendra l'ensemble de ses engagements tout en étant vigilant sur la maîtrise parfaite des budgets, des délais et de l'organisation." Avant d'ajouter que "c'est le temps de la concertation pour les 7 années qui viennent."
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Nomination d'un délégué interministériel
Justement, Emmanuel Macron a décidé de nommer Jean Castex le 22 septembre 2017 en conseil des ministres, comme délégué interministériel aux Jeux Olympiques et Paralympiques. Sa mission ? Coordonner les actions des différents ministères liées aux jeux Olympiques (sécurité, transport, écologie, sports, etc..). Il assurera également la liaison entre l'Etat, le COJO et Solideo.
"Il y aura encore des grincheux", Emmanuel Macron
Enfin, le chef de l'Etat a prévenu : "Vous avez réussi à faire taire les grincheux, ceux qui disaient que c'était trop cher (...) Il y aura encore des grincheux." Effectivement au Conseil de Paris, les écologistes présents, opposés depuis deux ans à la candidature ont averti : "Nous allons être plus exigeants que jamais", a lancé le co-président EELV David Belliard, "il s'agit de gagner la première et principale épreuve de ces Jeux, celle d'éviter une gabegie financière, écologique et sociale". Avant de nous alerter : "Certains sites présentent des difficultés, j'en cite deux, le mur antibruit prévu le long de l'A86 mais uniquement du côté du village olympique sans prendre en compte la qualité de vie des habitants mais aussi l'Arena 2, pour laquelle 2,5 hectares de verdure risquent de disparaitre près de Bercy…"