Les pluies diluviennes qui ont frappé plusieurs communes situées sur le littoral de la Côte d'Azur début septembre ont interpellé le Conseil économique social et environnemental (CESE). Son rapporteur Alain Feretti vient de proposer le CESE quelques pistes de réflexion.
Urbanisation non maitrisée et artificialisation excessive des sols, changement climatique aggravant certains phénomènes météorologiques, manque d'appropriation de la culture du risque par la population, faiblesse de certains outils de préventions. Le Conseil économique social et environnemental (CESE) a proposé ce mardi 27 octobre, quelques pistes de réflexion. Objectif : prévenir ces risques, les gérer et en indemniser les dommages.
"Le CESE a lancé plusieurs pistes de réflexion afin de mieux gérer les situations de crise et d'accélérer le retour à la normale des zones touchées par une catastrophe naturelle", a rappelé le rapporteur Alain Feretti (groupe UNAF).
Recenser les zones les plus exposées
L'assemblée du CESE pense qu'il serait utile de recenser en priorité les zones les plus exposées pour sécuriser les personnes et les lieux et d'évaluer "ex ante" les investissements nécessaires pour améliorer la prévention et la gestion du risque.En parallèle, la dimension financière des dommages causés par les tempêtes est un enjeu majeur à l'échelle européenne. "C'est pourquoi, le Conseil suggère de favoriser une approche européenne du risque de tempête pour en optimiser la gestion et ne pas laisser les populations les plus vulnérables sans couverture assurantielle", a signalé le rapporteur.
Par ailleurs, le Conseil estime utile de doter les collectivités des nouveaux outils numériques qui permettent de représenter en trois dimensions les conséquences d'une catastrophe naturelle (inondation, submersion marine, avalanche, etc.) à l'échelle locale. Une diffusion régulière des risques naturels potentiels aiderait ainsi les populations à prendre conscience des risques encourus en s'installant dans des zones certes attractives mais vulnérables car fortement exposées à certains phénomènes naturels qui pourraient être aggravés par le changement climatique.
Enfin, pour limiter l'impact des catastrophes naturelles à l'avenir, le CESE rappelle qu'il est possible d'agir sur quatre vecteurs principaux à savoir : l'exposition de la population et des infrastructures, la vulnérabilité des enjeux, les facteurs anthropiques d'exposition et l'anticipation du changement climatique. Le Conseil estime "qu'un certain nombre de mesures pourraient être prises dans les zones connues pour leurs risques naturels en faisant preuve de bon sens."
Limiter les permis de construire et anticiper dès maintenant
A titre d'exemple, en cas de risque avéré d'inondation de plaine, la première mesure à prendre est de ne délivrer aucun permis de construire dans les zones d'expansion de crue ou situées à proximité du lit d'un cours d'eau.De même, le CESE estime qu'à titre conservatoire, entre le moment où un plan de prévention des risques naturels (PPRN) est prescrit et celui où il est approuvé au sein d'une commune, aucun permis de construire ne pourrait être délivré dans le périmètre retenu sur la base de la cartographie de l'aléa.
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Enfin, ce sont aux politiques publiques de prévention et de gestion des risques naturels de l'anticiper dès maintenant, conclut le rapport du Cese. C'est pourquoi un débat public est préconisé soit au niveau national et local. A suivre.
A noter enfin, que face au risque de crue de la Seine, les entreprises sont conscientes de l'importance des enjeux et des conséquences potentielles pouvant en découler. De fait, le Conseil partage là encore, la proposition de clarifier la prise en compte du risque inondation dans les documents d'urbanisme et de planification, et d'intégrer l'objectif de réduction de vulnérabilité dès la conception des projets liés au Grand Paris notamment. "Si le risque zéro est un objectif impossible à atteindre, améliorer la prévention des phénomènes naturels les plus fréquents à l'échelle locale et nationale est un objectif partagé par le plus grand nombre", souligne le rapporteur de l'étude, Alain Feretti.