Les 34 plans de la nouvelle France industrielle ont sélectionné le projet de création d'immeubles en bois de grande hauteur. Ce secteur à fort potentiel mobilise les professionnels de la filière qui espèrent faire sortir de terre des projets d'ici à deux ans. Où en est-on ? Comment se situe la France dans le panorama européen ? Réponses.
Pourra-t-on voir un jour se dresser une tour en bois dans le quartier d'affaires parisien de La Défense ? Peut-être. En attendant, les projets d'immeubles de grande hauteur se propagent un peu partout dans le monde.
Si le Canada et les Etats-Unis se posent en pionniers, l'Europe peut également se targuer d'avoir lancé plusieurs projets. L'Allemagne, l'Autriche et les pays scandinaves sont déjà porteurs de nombreux immeubles en bois d'une dizaine d'étages. Mais les pays latins ne sont pas en reste. En témoigne l'Italie, qui a érigé un bâtiment entièrement réalisé en CLT (NDLR : "bois lamellé croisé" - système de construction en bois massif), signé Rossiprodi Architect, de 9 étages à Milan. En termes de record mondial, c'est en Australie que l'on trouve le plus haut bâtiment en bois du monde, soit 10 étages. Mais d'ici à 2015, la palme reviendra à un immeuble d'habitations norvégien de 14 étages imaginé par Artec. Et ce n'est pas fini. D'autres prouesses poussent comme le projet "Tall Wood" de Michael Green qui prévoit de se hisser sur 30 étages.
Le CLT, procédé préféré
Le procédé privilégié pour ces projets ? Le CLT, produit industrialisé, fabriqué à partir de lames en bois massif collées ou clouées à plis croisés, permettant de réaliser des éléments préfabriqués de grande dimension, usinés numériquement pour une mise en chantier en filière sèche. Si des opérations sont 100% CLT, nombre de réalisations le mêlent à du bois lamellé collé, de l'ossature bois alliée parfois à des éléments béton ou métal.Les forces de la filière à mutualiser
Dans ce panorama, comment se comporte la France ? La filière bois, qui a été choisie pour porter un projet des 34 plans de la nouvelle France industrielle, doit faire sortir de terre des immeubles en bois de grande hauteur d'ici à quelques années. Pour cela, tous les professionnels doivent se mobiliser : "Avec 35 millions de nouveaux urbains dans le monde, il y a un réel intérêt pour toute la filière", explique Franck Mathis, co-pilote du plan "Industrie du bois", précisant que l'objectif final est "de vendre des immeubles bois et surtout que les gens aient envie d'y vivre ! ". Avec une enveloppe de 8,9 millions d'euros HT sur trois ans, financés à 71% par des aides publiques et 2,8 millions d'euros provenant d'entreprises, mécènes et fédérations, le secteur est déterminé à montrer ses capacités et à développer ses savoir-faire : "Nous allons développer trois systèmes constructifs et faire certifier ce dont on dispose actuellement. Il faut également parvenir à lever les freins réglementaires et normatifs", indique Dominique Weber, Pdg de Weber Industries, co-pilote également du plan. Et le pari pourrait être relevé rapidement.Des projets d'ici à 2015
Car une chose est sûre, il ne faut pas grand-chose pour que les Français succombent à la construction bois. Selon l'enquête annuelle "Observatoire Sociovision", le matériau est considéré comme valorisant et noble par 80% des personnes interrogées. Une image positive donc. Reste toutefois à les convaincre d'oser, mais également à imposer et pérenniser le matériau sur le marché. Pour cela, la construction de dix bâtiments en bois de 10 à 15 étages d'ici à 2017, et de plus de 15 étages d'ici à 2030 prévu dans la feuille de route du plan "Industrie du bois"pourraient y aider…
1 - Identification des sites
2 - 2015 : Lancement du concours architectes
3 - 2016 : lauréats des concours et lancement des chantiers
4 - 2017 : premiers immeubles en bois de 10 à 15 étages
5 - 2030 : construction d'immeubles en bois de plus de 30 étages