Constat : le développement de l'éolien passera par la mer où la liberté des vents offre jusqu'à 40% d'énergie en plus qu'à Terre.

Les spécialistes du secteur avaient parlé. C'était la semaine dernière à Brest lors d'un colloque sur les énergies renouvelables.
Un constat renforcé par l'expérience réussie du Danemark qui, en quelques années, est devenu le spécialiste de ces moulins modernes. Bordé de 7.300 km de côte, le pays produit plus de 3.000 MW, détient les deux premiers constructeurs d'éolienne : Vestas et Bonus - ce dernier vient d'être racheté par l'allemand Siemens -, et exporte 3-4 milliards d'euros de chiffres d'affaires dans le secteur. C'est également au Danemark que l'on trouve la plus grosse ferme maritime de Horns Rev avec 80 turbines de 160 MW. A la fois pionniers et cobayes, les danois ont réalisé tous les risques et les surcoûts de navalisation des fermes. Les ingénieurs ont par exemple découvert que les machines souffraient plus des conditions marines que prévu. On s'est également rendu compte que la maintenance était une difficulté majeure.

Aujourd'hui, l'Europe dispose de 600 MW installés en mer, soit une goutte d'eau dans le paysage énergétique. Sa faisabilité prouvée, l'éolien marin entame maintenant une phase de maturation technique sur les machines et leur environnement. Pour compenser le coût en mer, les concepteurs misent sur des pales toujours plus grandes. Les technologies actuelles ont débouché sur des turbines de 3 MW mais qui vont vite évoluer vers 4 et 5 MW après 2006.
Charles Degué, le représentant pour la France de Vestas, numéro un mondial du secteur, assure que le secteur sera mûr en 2010. A cet effet, les ingénieurs travaillent sur une nouvelle génération d'éolienne avec des matériaux plus sophistiqués comme le carbone pour tenir les contraintes mécaniques et corrosives. L'objectif étant de rattraper la fiabilité des éoliennes terrestres, dont le taux de disponibilité dépasse les 95% contre 90% au maximum en mer.

actionclactionfp